J'AI RETROUVÉ LE PLAISIR DE COURIR ...
Ayant eu encore quelques petits bobos le mois dernier (contracture à la fesse et légère périoste) qui m'ont valu 1 abandon sur le Marathon de Lyon, j'abordais Marseille-Cassis sans objectif de chrono.Juste le plaisir de participer pour la 3ème fois à cette course magnifique : quand on a la chance d'avoir 1 dossard (le décrocher est plus difficile que faire la course elle-même) et qu'on peut encore mettre 1 pied devant l'autre, on y va sans se poser de question.Arrivée 1 semaine avant avec ma tribu (depuis l'an dernier, on en profite pour joindre l'agréable à l'agréable et y passer les vacances en famille) j'ai pu aller refaire 1 tour sur la Gineste avant le jour J. En plus, notre location de cette année avait l'avantage d'être en haut de la fameuse Côte des Pompiers, celle qui casse tant les pattes à la fin de la course surtout qu'on enchaine tout de suite avec une vertigineuse descente sur le Port (et l'arrivée).À Cassis, de toutes façons, à moins de faire 10 fois le tour du Port, impossible de courir à plat donc obligée de courir en côtes même sur de petites sorties.Et puis tout le monde sait que j'adore les côtes (quelques infidélités à ma copine la Côte des Gardes) et depuis que je fais mes grosses sorties en montagne l'été ça m'aide encore plus à aborder les "petites" mêmes avec des pattes un peu rouillées (la Gineste c'est un boulevard à côté du Tourmalet).Les jours précédents la course, je ne force cependant pas sur les sorties Running et fait d'ailleurs ma dernière le mercredi.J'ai envie de penser à autre chose, de profiter de ma famille et de me ménager pour le jour J.Nous faisons en revanche de longues balades quotidiennes dans les calanques et aux environs de Cassis.Je suis très impatiente de prendre le départ. Toutes les courses que j'ai pu faire cette année, depuis ma blessure hivernale, m'ont plutôt laissé un goût amer et je ne ressens plus vraiment d'excitation à me retrouver dans 1 sas de départ.Je vais chercher mon dossard le vendredi et une fois celui-ci entre les mains, j'ai encore plus envie d'y être !!! Ma motivation est vraiment à son maximum. J'ai juste envie de faire 1 belle course sans aucune prise de tête avec le chrono. Je sais que mon physique n'est pas optimum mais ça m'importe peu. J'ai déjà fait 2 fois cette course et j'espère la refaire à nouveau donc, si cette année il n'y a pas de chrono ce n'est pas grave.Mon esprit compétiteur refait quand même un peu surface quand j'apprends qu'à cause de travaux, le parcours est tronqué et fait 400m de moins. Et si le sub 2h était tout de même possible ???On verra bien le jour JLes conditions météo s'annoncent parfaites et je peux encore arborer une tenue running estivale.Dimanche matin, r?veil très matinal car cette année, je dors à Cassis. C'est bien pratique pour l'arrivée mais ça m'oblige à prendre 1 navette bus pour me rendre au départ à Marseille.Heureusement il y a eu le changement d'heure la nuit précédente et donc au final pas de nuit plus courte que d'habitude pour la lève (très) tôt que je suis.J'ai environ 2km à marcher jusqu'au départ des navettes comme ça, je peux faire mon échauffement. Il faut encore rajouter un petit kilomètre arrivée à Marseille, car la navette nous dépose assez loin de l'enceinte du départ à laquelle on accède comme l'an dernier, en traversant le Stade Vélodrome.Mon tibia est un peu sensible (alors qu'il me laissait tranquille depuis 2 jours) mais mon mental est au Top. J'ai très envie de courir et de prendre le départ, et ce sans aucune pression. Pour dire, je n'ai même pas anticipé mes allures de course comme je peux le faire d'habitude.Je fais quand même 1 rapide calcul sur l'appli de mon téléphone mais seulement à titre indicatif. Ma course sera totalement aux sensations.Dans l'enceinte de départ, je croise Élodie et David avec qui j'échange sur les réseaux sociaux puis je rejoins les copains à l'entrée du sas : Vanessa, Florent, Virginie, Ludivine, Yann et Kevin (ces 2 derniers nous quittant bientôt pour le sas préférentiel). Nous immortalisons ces instants par quelques selfies et photos. Nous avons beau être assez loin dans le sas, nous partons assez rapidement après le départ des Élites . Peut être un peu trop d'ailleurs car du coup, ça engendre beaucoup d'embouteillage et fait perdre pas mal de temps, mais au moins, ça évite de se mettre d'entrée dans le rouge.[l'organisation de la course devrait d'ailleurs envisager un départ par vague comme sur Paris-Versailles, ce qui fluidifierait un peu la course].Je pars donc tranquillement aux alentours de 6,10 au kilo en essayant de me faufiler entre les coureurs plus lents. Les premiers kilomètres sont un long faux plat montant. Le public est nombreux sur les bas côtés et il y a comme toujours beaucoup d'ambiance (rien à voir avec le mauvais souvenir que je garde du marathon Run in Marseille l'an dernier où personne ne nous encourageait).En se rapprochant du début de la montée de la Gineste, j'entends autour de moi quelques runners, dont c'est sans doute la 1ère participation, s'affoler en voyant la longue chenille multicolore des runners gravir la colline (ça m'a fait pareil la 1ère fois) et encore, ce n'est que le commencement.Ayant commencé ma course sans forcer, j'aborde la montée en douceur tout en essayant de ne pas trop réduire ma cadence (qui est plutôt régulière depuis le début). Cette petite montée me plait plutôt et puis je commence à la connaître. Vu que je ne suis pas à fond, je prends le temps de faire 2-3 photos. Une vraie course plaisir et mon allure ne ralentie pas trop pour autant (dans mes souvenirs, j'étais beaucoup plus lente lors de ma 1ère participation il y a 2 ans). De montées en tournant, je suis à 6,29 au kilo en arrivant au sommet de la Gineste et je commence à me dire que si je gère bien ma descente, je peux envisager le sub 2h.Du coup, ma motivation prend un énorme coup de boost et je me sens pousser des ailes. Je sais en plus que ma tribu sera là après le km18, en haut de la Côte des Pompiers.J'adore les montées mais j'adore aussi les descentes et généralement, je les gère bien. En plus là, ce n'est pas le début qui est le plus difficile car après une légère descente après le sommet de la Gineste on reprend sur 1 faux plat au Plateau de Carpiane ce qui permet d'y aller en douceur. Je me laisse donc porter en accélérant progressivement et je vois mon allure augmenter à ma montre. Je me mets de plus en plus à croire à mon Sub 2h ce qui me motive encore plus.Passage du km 10 : 1h02'40"Finalement à peine plus lente que l'an dernier de 20"Je n'ai donc pas si mal abordé mon début de course même si on peut considérer qu'étant partie 400m plus loin que d'habitude, le km 10 se situe un peu plus dans la descente et que j'ai donc déjà pu reprendre plus de vitesse.Après les embouteillages de la montée le traffic des coureurs se fluidifie un peu ce qui permet d'avancer plus facilement. Je me sens super bien (difficile de vous exprimer ici tout ce sur je peux ressentir à cet instant). Il y a même très longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien sur 1 course (le dernier Marseille-Cassis je crois) et le paysage est toujours aussi magnifiqueJe coupe ma musique pour encore mieux profiter de ma course. Je ne ressens pas le besoin de m'enfermer dans ma bulle.Aujourd'hui je cours différent à tous points de vue.Même si je ne peux m'empêcher de regarder ma montre, je ne me focalise pas non plus dessus. Je donne mon maximum et je verrai bien à l'arrivée. Le Cap Canaille qui se profile au loin annonce la descente sur Cassis. Le public devient plus nombreux à l'entrée dans le village et ses encouragements donnent la pêche. En plus, je sais que dans moins de 2km, mes amours seront au rendez-vous.Je ne lâche rien ... Je donne tout !!! J'ai 1 mental de winneuse !!!Là, c'est décidé, je le veux mon sub 2h Je vais y arriver !!! Je peux le faire !!! Je me redis sans cesse ces mots !!!Encore une belle descente, un virage et la voilà la Côte des Pompiers tant redoutée sur la fin de course. Il faut dire qu'après plusieurs kilomètres de descente, elle casse bien les jambes.Le public y est très nombreux (beaucoup plus que dans mes souvenirs des éditions précédentes). Heureusement j'ai fixé à ma tribu 1 point de rendez-vous précis devant l'entrée de notre résidence, comme ça je suis sûre de ne pas les rater.C'est marrant parce que je l'ai empruntée de nombreuse fois pendant ma semaine de vacances (en courant ou en marchant) et là, elle me paraît interminable. Ce n'est pas tellement ce qu'il y a sous mes pieds qui me gêne mais je suis pressée de voir ma famille. Pour une fois qu'ils sont sur une course ...Arrivée en haut, ils sont bien là !!! L'un de mes Minis tiens 1 jolie pancarte d'encouragement et l'autre, Asics, ma mascotte en peluche. Ma fille et mon mari me filment/photographient avec leur smartphone et mon grand ... est au téléphone avec ses potes !!! Grrrrr (je lui crie en riant de raccrocher !!!). Je leur fais signe que tout va bien et poursuis mon chemin.Les choses sérieuses reprennent parce qu'après cette jolie montée, il y a la descente sur le port et la pente est plutôt vertigineuse. Là aussi, j'ai eu la possibilité de la tester toute la semaine. C'est l'occasion de prendre un peu plus de vitesse. Il ne reste plus qu'1 km, c'est le moment de donner tout ce qui me reste.Le foule est très nombreuse sur le port et l'ambiance est totalement folle. Un dernier sprint vers la ligne d'arrivée ... 1h58'30"Je l'ai fait !!! Même si c'est un peu grâce au parcours réduit, je suis à nouveau passée sous les 2 heures après une course totalement surprenante. Je n'aurais jamais cru que ce soit possible avant de commencer.Mais surtout j'ai retrouvé le plaisir de courir et de courir pour le plaisir !!! Je plane totalement et me sens hyper bien !!!Je récupère 2 petites bouteilles d'eau et surtout ma belle médaille tant méritée, et je me dirige vers le point de rendez-vous fixé avec les copains et ma tribu : le fameux canoë jaune sur le mur.Yann et Florent sont déjà là, leurs super chronos en poches puis arrivent tour à tour Ludivine, Kévin, Virginie, Vanessa, Johanna et Sophie ... Et bien sûr, ma tribu !!!Quelques selfies de finishers plus loin, direction la plage de Cassis qui a pris des allures du Gange, pour le bain traditionnel que je n'ai encore jamais eu l'occasion de faire lors de mes précédentes participations. Petit trempage de gambettes pour la majorité sauf Florent qui a déjà enfilé son maillot et plongé, et après 1 légère hésitation je décide de plonger à mon tour, toute habillée (je sais que j'ai 1 tenue de rechange qui m'attends). Je me sens tellement bien suite à ma course que je suis prête à tous les délires et surtout j'ai peur de le regretter si je ne le fais pas.Elle est très froide (quoi qu'après quelques brasses, on s'y fait vite) mais ça fait 1 bien fou et c'est 1 belle occasion de conclure 1 magnifique matinée.Voilà Marseille-Cassis 2015, c'est terminé !!! Des souvenirs plein la tête et l'immense satisfaction d'avoir tout donné et pris beaucoup de plaisir, sans pour autant me faire mal.Oui, aujourd'hui J'AI RETROUVÉ LE PLAISIR DE COURIR !!!Temps officiel : 1h58'30"9483ème / 14500 arrivants1692ème / 3844 femmes615ème / 1309 V1FSi vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :