LE MARATHON DE PARIS SERA TOUJOURS LE MARATHON DE PARIS
Et nous y voilà.Pour mon 5ème
marathon, le 4ème à Paris, je ne partais pas confiant.
Mis à part le
fait que je maintiens la course à pied, je dois avouer que le boulot me happe
presque intégralement. J’ai donc dû jongler entre 2 voire 1 sortie par semaine
sur ma préparation marathon.
J’ai bien
réfléchi à mi-distance de cette prépa, et quand on a l’opportunité de courir le
marathon de Paris, je pense qu’on ne doit pas la laisser passer.
Donc j’ai limité
la casse, réussi à maintenir 2 sorties par semaine sur les 5 dernières semaines,
avec une grande sortie longue 3 semaines avant le MdP2017 qui me montrait que mon
niveau était vraiment bien en dessous de l’année dernière (NDRL : 4h17,
avec une prépa mieux organisée à 3 sorties par semaine tout le long des 12
semaines).
Donc l’objectif
que je me suis donné (et commenté aux copains) était de me rapprocher le plus
possible des 4h… advienne que pourra.
Dimanche 9 avril :
lever 5h du mat, la nuit n’a pas été folichonne, mais rien d’anormal pour une
veille de marathon. Petit dej, on s’habille. Premier indice : les
chaussettes prévues pour le MdP sont trouées. ARGH. bon, je me rabats sur les
chaussettes d’entrainement, ça devrait passer. Tout est prêt dans le sac,
direction station RER. Les horaires sont bons ! good. Deuxième indice :
j’ai oublié ma banane… bon… ça devrait aller quand même, le petit déj était
bon. Dans le RER, je vois plusieurs runners, l’ambiance est bonne. Je tape la
discute avec Dave de Manchester. Son 2ème marathon, un mec très
sympa ! je l’emmène jusqu’à Charles de Gaulle, on se laisse aux consignes
en se souhaitant bonne chance et de bien en profiter.
Ca y est. Le sac
est posé, la tenue complète. Le petit selfie qui va bien pour dire coucou à
tout le monde, et la boule au ventre jusqu’au sas. J’ai bien essayé d’attendre
Nico H. devant chez Louis Vuitton, mais l’horaire passant, je rentre dans mon
sas. Ah oui, à l’époque de l’inscription, je pensais pouvoir m’entrainer
correctement et aller chercher un RP, donc j’étais dans le SAS 3h30. Oubli de
changement au salon du Running, j’y suis, j’y reste.
Attente calme, la
pression qui monte. C’est un moment très agréable… tout le monde se concentre
au fur et à mesure.
8h40, c’est
parti. Troisième indice : j’ai la dalle !!! Qu’elle me manque cette
banane. Je sens que ça va être long… départ à 8h40, 17°C selon le speaker, j’ai
faim… je sens que ce marathon va rentrer dans l’histoire de mes pires marathon.
On s’élance donc sur les Champs, la plus belle avenue du monde est une fois de
plus à moi, et je kiffe ! Je contrôle aussi. Car les discussions des jours
précédents avec les copains m’ont permis de bien forger ma tenue de route et de
partir à mon rythme de croisière : 5’30. Ca déroule, les sensations sont
bonnes, et le public est en forme, ça fait plaisir. Premier ravito, pas encore
la cohue, je prends de la banane et encore de la banane, la faim passe. 2
bouteilles d’eau aussi (et je répéterai cette routine sur tous les ravitos !).
12ème
km, encore un indice : des douleurs dans l’arrière des cuisses commencent
à poindre le bout de leur nez… Oh My God ! je vais donc me coltiner 30
bornes avec des crampes, avec cette chaleur ??? Pas moyen. Je reste
concentré et tente d’évacuer les douleurs. Jusqu’ici, je maitrise. 17ème
KM, les écouteurs qui me lâchent. Je pense qu’ils n’ont pas apprécié toute l’eau
que je fais ruisseler sur moi à chaque opportunité. Ça va être galère, car je
comptais bien sur la musique pour m’évader en cas de besoin… Je me reconcentre
donc totalement sur ma course et sur moi. Je vis ce marathon à l’intérieur, et
je maitrise l’environnement extérieur. Je ne veux pas laisser les aléas me
dicter mon attitude. Et j’en profite surtout. Le paysage reste toujours aussi
magnifique. Retour sur Paris, je croise la Captain et O. au 20ème je
prends quelques secondes pour leur claquer une bise bien suée, ça fait toujours
plaisir de rencontrer physiquement des gens qu’on ne connaît que virtuellement !
Je continue toujours en maitrise, avec les petits douleurs qui ne sont pas
parties, mais qui n’ont pas empiré ! On descend sur les quais, je me sens
bien. La foule est toujours aussi animée et ça fait plaisir. J’essaie de ne
manquer aucun check proposé par les bouts d’chou sur le côté en pensant à mon
fils à chaque fois (la veille, quand je lui ai dit mon objectif, il m’a dit « tu
vas réussir papa »…). Je vois un coureur de l’association Laurette Fugain
un peu dans le dur, je lui propose de l’eau, discute 2 minutes avec lui, et on
se souhaite une bonne route, je reprends mon rythme de croisière. Les casse-pattes
si redoutables lors des éditions précédentes passent sans aucun impact sur mon
rythme et je m’en étonne. Finalement, je le maitrise bien ce marathon. L’expérience
commencerait-elle à payer ? Je commence à voir que tout le monde devient
de plus en plus rouge, avec ce soleil… et la soif qui est forte. Je suis donc
les conseils du Coach @FredCoelho : dès que tu sens ta bouche un peu
sèche, bois une gorgée. Laïus appliqué rigoureusement jusqu’au bout du marathon !
passage du mur des 30km, et je me sens très bien, je peste même un peu avec la
foule qui resserre le couloir des coureurs, ce qui crée un petit bouchon… je ne
veux pas lâcher mon rythme tant que je peux le tenir. Puis, commence les
calculs : 2h48 aux 30km… HEY, mais les 4h sont peut-être jouable. Avec un
rythme à 5’36 comme actuellement, ça peut passer… Oui, mais attention me répond
ma petite voix dans la tête, tu sais bien que tu es dégressif sur ce genre d’épreuve…
et le mur viendra tôt ou tard… Bon soit… continuons. 32ème km :
2h59… maintenant les calculs sont simples et je me connais sur 10km… le sub 4h
est donc bien à ma portée… je ne m’enflamme pas, mais je commence à être
content au fond de moi, car mine de rien, je fais une belle course. Puis, les
derniers kilomètres défilent. Je suis hyper concentré, et comme le parcours a
un peu changé, je ne cherche pas trop de repère comme Roland Garros par exemple…
Nous entrons dans le bois de Boulogne, et c’est une partie que je n’apprécie
pas… les pavés, peu de suporters sur certaines portions, bref, la fin ne va pas
être simple. Nous passons devant la fondation Louis VUITTON, j’ai une pensée
pour Nico qui je l’espère déroule son marathon comme il le souhaite avec l’énorme
prépa qu’il a faite (je saurai plus tard que malheureusement non, l’objectif
temps ne sera pas atteint, mais finisher quand même en ayant améliorer son
temps, ça reste énorme !!). 38ème km, je me sens bien, c’est invraisemblable !!
C’est comme si mon fils me portait… Je vois que je vais être juste, je dois
avoir 1 ou 2 minutes d’avance sur les 4h, je sens que ça peut passer. Dernier
ravito. Je ne vais pas faire la bétise de m’enflammer, je respecte mon plan de
route, je m’arrête, mange bien, bois beaucoup et je repars ! 40ème
aie !!! La dernière côte du Bois de Boulogne est horrible. Je cours
toujours mais je sens le rythme baissé. Pas grave, j’ai encore un peu de marge…
Je reste concentré… je me sens tellement serein… Jamais je n’avais été aussi
serein sur une fin de marathon… 41,5km et zut !!! je vois que le ravito et
la montée m’ont fait perdre des secondes précieuses… j’essaie de relancer ce qu’il
reste dans la machine sans monter en surchauffe, ce serait quand même con d’exploser
à ce stade. On entend le public et le speaker, ça devient bon. Les bénévoles
(merci à eux d’ailleurs, ils ont été énormes, sous cette chaleur !!!!)
font sortir les sans dossards, c’est vraiment la fin, je donne tout ce que j’ai.
Mais ce ne sera pas suffisant…. Sortie du rond point, je vois à ma montre 3h59min55sec…
dommage… puis, je me ravise… HEY, mon objectif était de me rapprocher des 4h…
mais c’est énorme…. Je plane… je kiffe… je surkiffe… et je passe la ligne d’arrivée
en 4h00min40sec. Je suis tellement fier de moi… Incroyable… j’ai géré du début
à la fin, j’ai été méticuleux, humble, confiant, rigoureux, patient, appliqué,
et ça a payé !!!!! C’est énorme.
Cette médaille est pour l’instant celle dont je suis
le plus fier ! Sacré #ParisMarathon 2017 !
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