PARIS VERSAILLES, AUX HEURES DE POINTE
Cette année pour l'automne, je m'étais fixé deux grands objectifs : Le Marathon des Alpes Maritimes le 10 novembre, et ma première sur Paris Versailles avec un bon chrono.Paris Versailles, c'est une course mythique de la région Parisienne avec des ingrédients alléchants :Une distance étonnante de 16 kilomètresUn départ sous la tour EiffelUne arrivée (presque) au château de VersaillesLa fameuse côte des Gardes à MeudonUn parcours presque inchangé depuis 36 ans, alternant urbain et forêtEt pourtant, je ne l'avais jamais courue, car Paris Versailles c'est aussi la concurrente historique, 35 ans de chamailleries, 2 semaines d'écart, des 20 kilomètres de Paris. Et les 20K, c'est ma course de cœur, mon premier dossard, organisée par l'ASCAIR qui est aussi mon club depuis 5 ans, tous sports confondus. Petite infidélité cette année donc, si je serais bien aligné au départ des 20 kilomètres, ce sera pour une course tranquille. Préparation du marathon oblige.En revanche, quitte à aller voir la concurrence, ce n'est pas pour se traîner dans la côte des gardes et faire une promenade de santé dans le bois de Meudon. Au début de l'été, j'avais donc fait un pari audacieux, en visant 1h10 pour cette première participation. Je ne me suis pas vraiment préparé pour cette course cependant. Un peu de côtes cet été, un peu obligatoire en vacances à Toulon, il n'y a pas de route plate là-bas. Et surtout le début de mon plan marathon, amicalement concocté par@votremarathon. Du coup, je ne suis pas vraiment au top, et je décide de viser 1h15 au départ, en réduisant l'allure prévue sur les 6 premiers kilomètre notamment.Avant-coursePlusieurs rendez-vous de twittos étaient fixés avant la course (note pour plus tard : Ce n'est pas une bonne idée). Le premier au stade Emile Anthoine, où étaient stationnés les camions-consignes qui allaient transporter nos sacs jusqu'à Versailles. malheureusement, premier échec puisque je n'y retrouve personne. Partie remise, le deuxième RDV étant plus précis, après quelques tâtonnements, je finis par rejoindre messieurs @geekandrun (merci pour les photos), @pasaprespas, Laurent et Bertand. Puis miss @chahiboudore quelques minutes plus tard. C'est vraiment un moment très agréable, on peut échanger nos impressions, objectifs, expériences. Heureusement d'ailleurs. Car nous passerons 1h15 dans ce sas sans réelle possibilité de s'échauffer. Car voila le premier gros point noir de l'organisation du Paris Versailles :Pas de sas chronométriques ! Au Paris Versailles, c'est premier arrivé sur la ligne, premier parti. Mais malheureusement, pas premier arrivé :-(Du coup, il faut arriver tôt, dans ce fichu sas. J'avais prévu 9h, soit 1h avant le départ, en pensant naïvement que je pourrais m'échauffer un peu. Mais hormis un peu de footing du stade au départ, quelques sautillements sous les hurlements d'un speaker hystérique (C'est la trente-siiiiiiiiiiixième édition, vous êtes plus de 25 miiiiiiiiiiille inscrits, mais si nous l'avions voulu, vous seriez plus de 30 miiiiiiiiiillle aujourd'hui"), le départ se fera à froid. Pour couronner le tout, être dans le sas à 9h pétantes ne te garantit pas un départ rapide, non non non. Nous serons dans la 14ème vague de coureurs, ce qui signifie qu'à la louche il y a plus de 4000 coureurs déjà devant. Des types avides de chrono pensais-je (oui, j'étais vraiment dans ma journée de la naïveté).Top départMon coach préféré m'avait concocté un parcours millimétré : Départ à allure marathon (4'37, on en reparlera), côte des gardes en maintenant le cardio, relance de malade et allure semi sur la fin de course, pour un total de 1h15 à la louche. Oui, mais moi je veux mieux. J'ai beau seriner jusqu'au départ que "je pars à 4'40 les gars", impossible de m'y tenir et ça part plutôt sous les 4'30", voire moins.Alors, pour cette course j'ai eu l'idée de génie de vouloir tester un peu de nouveau matériel pour le marathon. Donc ceinture porte-gels, gels de course, petits bidons d'eau, pour faire la course en autonomie (et éviter les bouchons des ravitos, pensai-je, quel grand naïf. Oui, running gag). C'était sur le papier une bonne idée, mais voila les bidons sont mal adaptés sur ma ceinture et après 500m j'en perds un (je retourne le chercher, ça a du tuer mon chrono) et je finis la course avec les bidons à la main, ne les rattachant que quand ils sont vides..Je rattrape rapidement Jeremy et son beau T-Shirt floqué main, je lui dit qu'on est partis trop vite, et du coup j'accélère un peu. Les 4 premiers kilomètres sont faits un peu trop rapidement, autour de 4'15 à 4'30 du kilomètre, cardio bien calé à 175, je me sens bien. Par contre il faut sans cesse slalomer entre des coureurs, voire des marcheurs, voire des promeneurs, voire un nageur. Bon, lui, il était plus rigolo (il avait décider de courir avec les dernières Mizuno Wave Palmes), mais les autres vraiment pénibles. Et voila le deuxième gros point noir de la course : C'est les bouchons, le périph' à l'heure de pointe, la N118 un vendredi soir, l'A6 un jour de grand retour. L'automobiliste parisien n'est pas dépaysé, ça klaxonne de tous les côtés, tu slalomes, tu doubles dans les inter-files. Franchement, il faudra m'expliquer pourquoi des personnes qui marchent au kilomètre 2 ont décidé de venir à 8h30 poireauter sur la ligne pour être dans les premiers à partir occuper la route. Bref.La côte des gardesJ'étais allé, un midi, visiter le début de cette côte lors d'une sortie tranquille. Elle ne m'avait pas paru insurmontable, mais j'allais vraiment lentement et j'ai donc décidé d'y aller vraiment tranquille, quitte à sacrifier quelques secondes. C'est donc l'oeil rivé au cardio que j'ai effectué cette montée. Enfin, tant que j'ai pu, parce que rapidement il faut surveiller tout le monde. C'est un entonnoir, les gens s'arrêtent brutalement, à gauche, à droite, au milieu. Il faut littéralement jouer des coudes pour passer et franchement ça n'est pas très agréable. J’atteins le premier faux-plat sans essoufflement notable, j’enchaîne avenue du château, puis dans la partie la plus pentue je laisse légèrement dériver le cardio car je me sens étonnamment bien. Je pense que les séances de l'été m'ont bien aidé sur ce coup là. J'avale finalement la côte sur une moyenne de 5'30 au kilomètre ce qui me semble plus qu'honorable, et je relance confortablement dès le sommet. Je suis vraiment content d'avoir mes gels et de l'eau car le ravito est complètement inaccessible, les coureurs s'y arrêtant pour siroter un verre en reprenant leur souffle !Ballade en forêtLes deux kilomètres suivants sont un agréable parcours vallonné en forêt, bon c'est toujours un peu chargé, mais la côte a écrémé un peu de coureurs et on a de la place. Je double à ce moment énormément de Joëlettes, notamment les bénévoles de l'étoile de Martin qui sont très nombreux (Dassault a mis le paquet dans ce soutien et c'est chouette). Toujours agréable de les encourager, les motiver et mesurer cet effort de solidarité. Je passe le kilomètre 10, mon chrono affiche moins de 47 minutes, je me dis que le 1h10 n'est pas inaccessible (je vous ai dit que j'étais naïf ?). Du coup, j'accélère, d'autant qu'il y a devant nous une belle descente de 3 kilomètre jusqu'à la côtelette du cimetière. J'envoie donc un peu, en prenant des risques sur le côté gauche qui est couvert de feuilles mortes. Ca glisse, mais tant que je ne dois pas m’arrêter ça va. Je passe le kilomètre 13 en un peu plus de 58 minutes, reste 12 pour tenir l'objectif (qui est redevenu le mien), à 4' par kilomètre ça devrait pouvoir le faire, non ?final à rallongeLa côte du cimetière, si elle n'est pas très longue, m'oblige néanmoins à ralentir pour ne pas exploser. Je descends sur l'avenue de paris en forçant un peu trop, je me fais avoir par le faux-plat montant dont j'étais pourtant averti et je déboule sur l'avenue de Paris en sachant que je ne passerais pas sous la barre de 1h10. Du coup, j'évite de me cramer complètement et je prends le temps d'aller viser les photographes pour un petit souvenir. Le dernier kilomètre me semble malgré tout vraiment long. Pendant que Wilson Kipsang pulvérise le record du monde du marathon à Berlin, j'arrive en volant sur la ligne d'arrivée, alors que @pierre_b_y.... (notez les similitudes d'allure :-)) Temps final 1h11'22" - Pas sous les 1h10, mais ça reste honorable à ce stade de la préparation marathon. De plus, j'ai battu le record de @sebfraysse ce qui était d'une importance capitale, battu de 20 mister @runhappy_fr que j'espère vivement croiser enfin au départ du @Marathon_06, et d'une minute mister @Pierre_b_y (Mais lui a visiblement fait la course dans un état second) :-)SynthèseLe Paris Versailles est une très belle course populaire, avec un parcours exigeant qui permet de se tester autrement qu'au métronome, peut-être un bon prélude à des entrainement en trail avec gestion de montée, descentes et relances. Néanmoins, on a vraiment la sensation d'être dans les légendaires embouteillages franciliens, et franchement ça m'a gâché une partie du plaisir. C'est la première fois que je suis énervé pendant une course en ayant la sensation de devoir m'arrêter car la route est bloquée. La grande course de la rentrée restera donc pour moi le 20 kilomètres, que je trouve mieux organisée à tout point de vue (mais je ne suis sans doute pas objectif). Entre le départ anarchique, les coureurs à doubler, l'absence de classement plus de 24h après ma course (même si on a le chrono temporaire), il y a de nombreux axes de progrès pour cette belle épreuve.J'ai été en revanche ravi de croiser une partie de ma runno-twitto-sphère, c'était vraiment sympa de ne pas être tout seul au départ et à l'arrivée :-)RDV donc dans 2 semaines, pour ceux qui passent chercher votre dossard le vendredi, prévenez-moi j'y serais probablement. Pour les autres, rendez-vous au départ, pour d'Iéna ! Et pour les plus courageux, Promenade des anglais, à Nice, le 10 novembre. Tic Tac, Tic, Tac, il reste 6 semaines pour fiabiliser cet objectif de 3h15 sur la croisette !D'ici là, bonnes courses à tous !Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :