#RUNFORÇAREAL
A force de voir et revoir le reportage Seul au monde sur Killian Jornet qui n'attaque jamais l’ascension d'une montagne sans arriver au sommet et l'entendre répéter, avec les yeux pétillants et un grand sourire de gamin, avant de s'élancer pour l'ascension du Mont Olympe : "je me disais quand même il faut monter au sommet, le sommet c'est l'endroit mythique. Rester à 300m du sommet c'est comme presque toucher mais pas manger!", j'ai été contaminé par cette addiction du "monter tout en haut" et depuis, je me surprend à regarder vers tous les sommets que j'approche et surtout rêver les chemins pour y accéder. Depuis cet été, un de ces sommets m’obsédait : la Força Real. La Força Real figure dans l'arrière plan du décors de mes runs pendant mes vacances près d'Ille sur Têt. A l'opposé de son grand frère : le Canigou ; que je finirai bien par attaquer aussi un jour ou l'autre, cet été peut être mais ça sera une autre paire de manche. Depuis 2 semaine, j'étais décidé, il fallait que je monte tout en haut pendant cette semaine de vacances dans les Pyrénées Orientales. Faute de pouvoir faire une reconnaissance pour organiser un parcours, je pars à l'aventure sans savoir vraiment ce qui m'attend et la difficulté de cette attention Peu importe, l'envie compensera comme d'habitude les lacunes de la préparation. Quelques minutes de voiture après Millas, j'arrive au Col de la Bataille et suis le énième panneau "Presbytère de Força Real" mais qui cette fois me fait sortir de la départementale pour m'envoyer sur une piste vaguement goudronnée. Les choses se précisent. Je trouve un parking à 2Km du sommet. Le parcours du jours sera donc court : un aller/retour sommet de 4,3Km et 195m de dénivelé positif avec une pente moyenne de 8,8% et des passages jusqu'à 21,4%. Ce sera parfait compte tenu du temps dont je dispose avant de retourner m'occuper de ma tribu. Pas de grand exploit "à la Killian" au programme donc mais simplement un clin d’œil respectueux au maître des sommets. A défaut de ses performances c'est son état d'esprit qui m'inspire aujourd'hui. Comme lui le matériel du jour sera minimaliste (encore plus que d'habitude) : un bidon d'eau, pas de lecteur mp3 ni ceinture cardio. C'est parti, je m'élance sur le sentier rocailleux Je prends une allure raisonable à 8km/h environ en m'appliquant à respecter les bases de la course en montée : foulée courte et mouvement de balancier des bras accentué vers l'arrière. Le décor autour de moi est déjà superbe : la plaine du Roussillon, les étangs, la Méditerranée, le Cap Béar et le Canigou enneigé. Les virages se succèdent et ma vitesse réduite m'autorise la lecture les panneaux sur le bord de ce sentier botanique. Les passages à plus de 15% de pente me font un peu regretter d'avoir délaissé mes entraînements spécifique quadriceps (chaise et répétitions de sauts pieds joints) depuis le Marathon de Toulouse mais mon entraînement habituel au parcours naturellement vallonné suffira largement pour aujourd'hui. Les derniers cent mètres jusqu'au presbytère à 20% sont de vrais escaliers mais je savoure ces derniers pas avant le sommet que j'atteins déjà Je stoppe mon chrono pour m'accorder une pause photo et immortaliser ce moment depuis le parvis du presbytère avant repartir pour la descente. Le Cap Béar qui se jette dans la mer le mont Tauch et le Pic de Bugarrach dans l'Aude Les étangs du Barcarès et la mer à l'horizon L'arrière pays audois Je rejoins l'autre extrémité du sommet surplombé par une antenne de télécommunication. L'antenne de télécommunication vue du parvis du presbytère Encore quelques photos et enfin je peux attaquer la descente, dans ma tête je commence à entendre What you know de Two door Cinema Club (pas besoin de lecteur mp3 finalement). C'est le morceau qui accompagne Killian Jornet dans sa descente du Mont Olympe. Aujourd'hui c'est vraiment "joue la comme Killian"...mais en migniature :-) Je dois avoir le sourire en attaquant la descente à fond en faisant juste attention à ne pas tomber et ne pas sacrifier ma deuxième semaine de vacance running. Je traverse un premier parking en sprintant littérallement devant les yeux d'un groupe de randonneurs en mode visiblement "pépère". Après quelques minutes de descentes à plus de 12Km/h j'arrive à la voiture. Je savoure encore un peu en faisant quelques étirements. Cette expérience aura été courte mais très intense Une belle récréation pour terminer cette année de run studieuse et parfois contraignante avec la préparation du Marathon et ses séances nocturnes en semaine intercallées entre la journée de travail, les biberons et les histoires avant de faire dodo...autant de sources de motivations supplémentaires finalement :-) Ce #runforçareal aura été mon premier sommet mais certainement pas le dernier parce que "je me disais quand même il faut monter au sommet, le sommet c'est l'endroit mythique" Le Canigou...j'irai bien jouer là-bas... ;-)Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :