UN PARIS-VERSAILLES EN DEMI-TEINTE
Tout le monde (ou presque) sait que Paris-Versailles est ma course préférée !!!Tous les ans je saute sur le site de la course dès l'ouverture des inscriptions et attends ensuite le jour J avec impatiente.La Côte des Gardes n'a plus de secret pour moi et Oui, je l'avoue, je la monte à chaque fois avec plaisir !!!Pourtant cette année je ne prenais pas le départ avec le même enthousiasme !!!Je savais déjà depuis quelques temps qu'il me manquerait le petit "plus" de motivation qui me booste chaque année et en plus je traînais depuis plusieurs jours 1 douleur à la fesse gauche (genre contracture) et une légère douleur au tibia droit.Le combo parfait, tout ça, hein ???En toute logique, j'aurais dû jeter l'éponge et déclarer forfait mais, s'il est 1 course à laquelle il m'est difficile de renoncer, c'est bien celle-là !!! Parmi toutes les courses que j'ai pu faire depuis mes débuts, mon 1er Paris-Versailles en 2012, reste mon plus beau souvenir de course et depuis, je suis tombée amoureuse de cette course ?? Et tout le monde sait qu'on ne peut pas lutter contre les coups de foudre !!!J'ai donc pensé que malgré tous ces obstacles, la magie s'opérerait encore cette année et qu'elle me donnerait la force, si ce n'est de faire un RP, de faire au moins aussi bien que lors de ma 1ère participation : 1h27'51"En plus, ma copine Servane, à qui j'avais fait la promo de cette course, s'était inscrite et venait de Pau pour la faire !!!Le samedi soir, je ne ressens cependant pas la même excitation que les autres années en préparant mes affaires mais me dit que ça ira mieux demain.Dimanche matin ??Réveil à 5h45, donc pas plus tôt que d'habitude !!! Temps magnifique annoncé (comme presque toujours pour cette course) et malgré la fraîcheur matinale, je décide d'opter pour le débardeur !!!Je pars en trottinant jusqu'au lieu de départ de la course histoire de m'échauffer un peu et de décoincer mes jambes au repos depuis 1 semaine (en effet, suite aux douleurs que j'ai eu lors de ma dernière SL, j'ai décidé de me mettre au repos pour le reste de la semaine). Ça me tire pas mal dans la fesse et ne laisse rien présager de bon. J'ai par contre mis mes manchons de compression pour préserver un peu mon tibia et je ne ressens pas de douleur à ce niveau là.J'échange quelques mots avec des runners que je connais via Twitter et Facebook, puis je dépose mon sac au camion consigne et rejoins ma copine Servane avant un passage incontournable aux toilettes.Nous nous dirigeons ensuite le sas de départ qui regorge déjà de runners prêts à en découdre bien que nous soyons presque 1 heure avant le départ.L'attente est longue, surtout qu'il fait frais (j'ai un vieux t-shirt pour rester un peu au chaud) mais entre copines le temps passe toujours plus vite.Le départ des Élites est donné puis c'est la succession des différentes vagues de coureurs. Petit à petit, nous nous rapprochons de l'arche de départ.Nous nous souhaitons bonne course avec Servane, ne partant pas avec les mêmes objectifs. Cela dit, vues mes douleurs et ma forme du jour, je lui dis que je suis sûre qu'elle me rattrapera avant la fin même si mon début de course est plus rapide.27eme vague : c'est ENFIN à nous !!!Je pars assez vite, même très vite compte tenu de ma forme et de ce qu'a été mon parcours depuis des mois. Ma montre affiche 5,05 au kilo allure que j'arrive à maintenir pendant presque les 2 premiers kilomètres. Je perds rapidement de la vitesse mais tout en gardant une allure assez soutenue. Mon objectif étant de faire aussi bien que lors de mon 1er PV je ne dois pas aller au-delà de 5,23 au kilo. Je me rends cependant vite compte que ça va être difficile. Je n'arrive pas à maintenir mon allure et je sais que la Côte de Gardes me tend les bras et que ce n'est pas en la grimpant que je risque de prendre de la vitesse.En plus, j'ai chaud !!! Il faisait pourtant frais dans le sas de départ mais ce début de parcours est très ensoleillé et il y a peu d'ombre pour les runners. Je ne regrette pas d'avoir opté pour le débardeur.J'ai beau chercher à me motiver, je n'ai pas cette rage de tout donner que j'avais les autres années mais je sens surtout que mon corps n'est pas capable de suivre. La douleur à ma fesse s'intensifie et je sens que je n'ai pas l'énergie nécessaire pour tenir ce rythme sur la distance de la course.L'ascension de la Côte des Gardes se passent cependant bien et à une allure inférieure à 6 au kilo. Je la connais tellement par cœur et je trouve que le flot des coureurs au ralenti que je dois doubler m'aide plus à avancer que lorsque j'y vais toute seule.Je dois être 1 runneuse à part mais JE L'AIME moi, la Côte de Gardes ??????Comme toujours, ça freine pas mal au sommet. Les runners qui relâchent le rythme suivi du ravitaillement sur un parcours qui devient plus étroit ... Tout ça n'aide pas à relancer surtout que ma douleur est de plus en plus forte, surtout dans toutes les descentes qui conduisent vers la sortie de la forêt.Mon allure est de plus en plus lente et je n'ai plus vraiment de plaisir sur ce qui est d'habitude ma course préférée.Au moment d'aborder la Côte du cimetière vers le km13, j'aperçois à quelques mètres devant moi Servane que je n'ai pas vu me dépasser. J'arrive à revenir à son niveau et lui lance : "je t'avais bien dit que tu me doublerais avant la fin de la course !!!"Je lui fait part brièvement des difficultés que je rencontre et elle me dit : "On fini ensemble, je ne te lâche plus jusqu'à l'arrivée sinon à quoi ça sert les copines ..."Quand un sport individuel devient un sport d'équipe, c'est tout de suite plus facile même si le corps n'est pas au rendez-vous, surtout si on lie amitié et Running !!!Une dernière petite descente et le passage sous un pont et on entre dans Versailles !!!Une interminable ligne droite nous attend jusqu'à l'arrivée mais l'environnement est beau avec cette grande allée bordée d'arbres et surtout la route redevient très large ce qui permet d'avancer encore plus facilement !!!Un coucou aux photographes pour donner l'impression que tout va bien, un dernier virage et l'arche d'arrivée se profile devant nous.Comme il y a pratiquement 1 an au Marathon (et Semi) de Bruxelles où j'avais retrouvée Servane à quelques centaines de mètres de l'arrivée, nous passons la ligne d'arrivée main dans la main.1h40'55"Très loin du chrono que je souhaitais et de celui de ma 1ère participation où j'étais pourtant 1 runneuse débutante, mais j'aurais pu mettre encore plus de temps sans le soutient et les encouragements de mon amie. Je récupère mon panier ravito et ma médaille et rejoins ma tribu pour le traditionnel pique-nique post Paris-VersaillesMa fesse est complètement bloquée maintenant que la course est finie et j'ai beaucoup de mal à me déplacer. Ma déception a du mal à retomber et j'en viens même à me demander si ce n'était pas le Paris-Versailles de trop !!!3 jours après, les douleurs vont mieux (une visite chez le Doc a confirmé qu'il n'y avait rien de grave) et les sensations sont revenues.J'ai digéré ma course ratée en me disant que de toutes façons mon échec incombait qu'à moi.Je ne peut invoquer ni les conditions météo qui étaient parfaites (même si j'ai eu un poil chaud) ni l'organisation de la course. Il y a certes beaucoup de participants mais le parcours reste dans l'ensemble très roulant et ce n'est donc pas ça qui m'a gênée.Je n'étais juste pas dans de bonnes conditions, d'abord mentales ayant trop associé cette course à des questions personnelles et surtout physiques. Quand on choisi de prendre le départ d'une course avec un physique défaillant, on ne peut pas s'attendre à des miracles.Paris-Versailles et moi sommes réconciliés et j'aimerais déjà être à l'édition 2016 pour prendre ma revanche et retrouver la magie qui me lie à cette course ??Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :