UNE MINUTE EN MIETTE. 10 KILOMÈTRES ET UN RECORD PERSO DEDANS.
Les voix sur le côté crient et encouragent."allonge !"Tu veux. Je lutte contre mon chrono. Ne jamais passer sous les 12 kilomètres/ heure. Jamais.Je veux m'accrocher à l'espoir d'un 45 minutes.Un verrou sauté avant même d'imaginer pouvoir le faire valser.Je n'avais pas prévu de m'inscrire à ce 10.J'ai vu de la lumière. Alors je suis rentrée.Seconde Ronde de Ramonville.On me le vend comme plat, roulant, certifié. Je signe."J'y vais décomplexée" je lance aux copines.Tu parles.D'autres me mettent au défi.Tu es capable dit l'un.Ne force pas. Dit l'autre. En rajoutant tout bas "4 minutes 40 au kilomètre, tu peux tenir".Je n'ai fait aucune séance spécifique depuis mon marathon.Ce n'est pas ce qui compte.Ce qui porte vraiment, c'est l'espoir. Le rêve un peu fou de passer chez les "moins de 45". C'est la couleur de l'oeil du voisin déjà fixé sur l'arrivée. C'est la chaleur invraisemblable du coeur du peloton qui attend, c'est la certitude de n'en être qu'au tout début.Second 10 kilomètres officiel. Le premier, contre toute attente m'avait hissé à la troisième marche du podium V1F, mais le chronomètre officiel avait hoqueté, et je n'ai jamais su mon temps réel. 50 minutes, à tout casser.Le niveau n'était pas franchement élevé.Ici ça vrombit. Le carré des dragsters piaffe déjà, je me planque dans les roues j'ai peur de partir trop vite et je pars trop vite.Deux kilomètres à me sermonner sur mon allure trop rapide. 8 kilomètres à accrocher plus mal que bien les 13, 5 kilomètres à l'heure.Le ravito sur un 10 . Une plaisanterie pour débutants ! En particulier sous ces températures très fraîches.6 ème kilomètre. Le ravi du verre d'eau, c'est moi !Je vénère le pauvre fond de flotte dans son gobelet de plastique que me tend la déesse bénévole.Bon.J'étais partie trop vite aussi.Elle est vicieuse bien comme il faut la petite montée du 8ème. La casse pattes qui fait la différence. Elle laisse de côté les sans jambes qui s'accrochent à leur cardio. Faux-plat ridicule sur les 300 mètres desquels s'émiettent les secondes de la minute de trop.Je peste pour la forme. 46 minutes et trois secondes.Je le sais, en 26 mois de course à pied, ce n'est pas rien.Et puis.Je l'aurai bientôt.Je l'aurai."On ne se doute pas comme c'est long une minute" Flaubert - Et mes pieds sont têtus :)Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :