J'AI SUBI UNE ÉPREUVE (D'EFFORT...)
Septembre, c'est la période de la rentrée, bien sûr, mais aussi la planification de la saison de course, et le renouvellement du fameux certificat médical, sorte de permis de courir. Obtenir un certificat médical pour la course à pieds est assez simple, il suffit en général de se rendre chez un médecin généraliste de son choix (le mieux étant de choisir son médecin traitant). Celui-ci, selon son humeur et son retard du jour temps disponible, vous signera le papier après prise de la tension,et parfois vous avoir fait faire quelques flexions (Test de Ruffier). Cette année, néanmoins, j'ai décidé de pratiquer un test plus complet avant de me lancer dans les plans intensifs de préparation du Paris-Versailles puis du Marathon des Alpes Maritimes. J'ai fait ce choix pour deux raisons :Obtenir des informations précises sur mon état de forme, mon niveau, afin de mieux cibler mes entraînementsMe rassurer complètement sur ma santé cardiovasculaire. J'ai en effet des antécédents familiaux moyennement sympa dans le domaine, et je veux pouvoir faire mes fractionnés à fond à fond à fond sans arrière-pensésPour cumuler ces 2 atouts, j'ai choisi de faire une épreuve d'effort, sur tapis de course, avec un médecin spécialiste des sports d'endurance. Quelques recherches m'ont amené à porter mon choix sur le Dr de Vellis qui reçoit à l’hôpital Franco-Britannique à Levallois, et après deux mois d'attente (oui il faut s'y prendre un peu à l'avance) je me suis présenté, en grande tenue de sport, devant la porte dudit docteur.Accueil et mise en jambesL'équipe des explorations fonctionnelles est plutôt accueillante. Il faut remplir un formulaire explicitant pourquoi on fait ce test, ses objectifs, références, antécédents médicaux personnels et familiaux, hygiène de vie. on doit aussi lire et signer une présentation de l'épreuve d'effort qui explique en particulier les risques (le plus grand étant de se vautrer comme une bouse tomber du tapis en marche), petite pensée pour Gosciny. Un infirmier super sympa, qui restera avec moi pendant tout le test, me présente le tapis et m'équipe de capteurs sur le thorax et le dos, et pose un petit cathéter dans l'oreille pour mesurer la lactémie, un indicateur de l’intensité de l'effort. Cette mesure permettra de déterminer ensuite les seuils. On me prend aussi bien sur la tension artérielle avant l'effort. Au cours du test, elle sera de nouveau mesurée à chaque pallier. Pendant toute cette phase d'installation, le médecin m'interroge pour bien cerner mon profil sportif, mes attentes, mes objectifs. On se sent vite détendu et en confiance, on parle des résultats des dernières courses, de celles à venir, des autres sports pratiqués. On sent très vite que le Dr De VELLIS est passionné par son métier et par le sport et c'est vraiment agréable. Vient le moment de démarrer le tapis, pente à 3% pour compenser une sur-vitesse liée au tapis (ha bon ?). On démarre à 6 km/h pour s'habituer au tapis, c'est super bizarre. J'ai l'impression de devoir déja forcer (alors qu'à 6km/h, je marche d’habitude), je cours sur l'avant des pieds, en les regardant d'ailleurs. Cela fait marrer l'infirmier, qui me gronde gentiment ("On ne court pas en regardant ses pieds ! Quand ça ira vite si vous faites ça vous allez vous casser la gueule"). Ok, au temps pour moi, je regarde droit devant l'ouvrier qui repeint les volets en face et je m'imagine sur mon parcours d'été, dominant la mer. On passe vite à 8km/h, je peux courir plus naturellement et trouve un rythme tranquille. J'ai vraiment l'impression de faire trop d'efforts, je dirais que c'est comme si je courrais à 10/11 dehors pour les mêmes sensations. Il faut dire que courir sur un tapis n'est pas évident, de plus il n'y a pas d'air et vite on transpire beaucoup.Déroulement du testLe test se déroule par paliers de 3 minutes, qui augmentent de 2 en 2 km/h. à la fin de chaque pallier, le tapis s'arrête et l'assistant mesure la tension ainsi que la lactémie; il y a donc environ 2 minutes de récupération à l'arrêt, avant d’enchaîner sur le pallier suivant. Jusqu'à 12 km/h, je suis vraiment à l'aise, mais avec le sentiment toujours de forcer beaucoup plus qu'à l'entrainement. Le pallier 14 m'a donné le même sentiment qu'en courant mon 10km (qui était plutôt à 15). Le manque d'air et le sentiment d'être coincé (si on s'arrête on tombe ;-) ) donnent l'impression de courir plus vite. Le pallier 16 est vraiment ardu, je suis un peu déçu car je pensais tenir tranquillement à cette vitesse. Néanmoins, on passe manuellement ensuite au pallier 17, puis 17.5 qui marquera la fin du test. J'ai à ce moment atteint ma FCMax, 203 battements/minute (c'est élevé pour mon âge mais ceci n'est pas du tout grave dixit le médecin, et on ne peut rien y faire, ça descend avec les années). la bonne nouvelle est que la fréquence redescend très vite au repos. Je finis le test sans réelle fatigue (c'est court, une quinzaine de minutes d'effort) mais transpirant comme à la fin d'un 10K ! La douche qui est proposée ensuite est strictement nécessaire !La synthèse... et la petite surprise.Après la douche, et toujours transpirant, le médecin passe presque une heure à débriefer le test et répondre aux questions. C'est vraiment agréable de ne passe retrouver avec un dossier incompréhensible ! Donc du côté des bonnes nouvelles :Taux de masse grasse mesuré : Petite surprise, le médecin mesure la masse graisseuse avec un pied à coulisse ! Moi qui suis habitué des nouvelles technologies et avec mon impédance-mètre à la maison ! Et la bonne surprise avec l'annonce d'un taux de 13% environ, ce qui est bas, et surtout 6 à 7% de moins que ma fameuse balance électronique ne me l'annonce. Il semble cette méthode de mesure soit cependant très fiable, en particulier pour les hommes.VMA : mesurée à 16.8 et corrigée à 17 (du fait des spécificités de la course sur tapis), ce qui est bien ce que je pensaisVO2Max calculée à 58 environSeuil aérobie d'environ 12,5 km/h. Ce seuil fixe la vitesse Marathon atteignable, confirme que 3h20 est un objectif raisonnable pour celui à venir, et laisse espérer moins encore avec un travail spécifique à ce niveau. Chouette ! Cela indique également que je peux travailler plus vite en en restant en endurance fondamentale.Seuil anaérobie de 14,5 km/h. Ce seuil quant à lui permet d'espérer chronos honorables sur semi, je pense effectuer un travail autour de cette zone après le marathon.Et la petite surprise qui fait moins plaisir : Les ECG ont montré quelques épisodes d'arythmie, en particulier des Extrasystoles Ventriculaires (ESV). Ce n'est pas grave en soi, notamment quand cela survient épisodiquement et au repos, mais au palier 16 il y a eu un phénomène de répétition ("doublet") à l'effort. Bien que très probablement bénin, au vu de certains antécédents familiaux, le médecin m'a donc demandé de faire une écho du cœur ainsi qu'un coroscanner. Du coup, par précaution, je ne vais pas faire de fractionnés intenses avant d'avoir effectué ces examens, ce qui me fera une bonne excuse pour mon chrono au Paris-Versailles :-)BilanBien que ne m'ayant pas encore complètement rassuré, ce test est une expérience très positive. Il permet de connaître certains de ses paramètres physiologiques, et avec les conseils avisés de travailler de manière plus efficace à l'entrainement. Le Dr de Vellis est très professionnel et passionné, entouré d'une équipe sympa, ce qui rend de plus le moment plutôt agréable. Pas de grande surprise sur mon niveau de forme, c'est quand même agréable d'avoir le sentiment d'être traité comme un athlète quand on se considère plutôt sportif du dimanche :-) Dernier point, le prix : La séance est facturée 170€ ce qui est un coût non négligeable. une partie (115€) peut être prise en charge par la sécurité sociale si le test est prescrit par un médecin. La suite après les exams :-)Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :