StCyrre

10kms de faux plats !

10kms de l'Equipe

À propos de l'auteur

papa, juriste, courre, aime ça et n'en revient toujours pas. J'aime le sport, les voyages, la bande dessinée, et devient tout doucement technology addict !...

 

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Je m’appelle Ali alias Ali_RunHappy. Je cours par amour et plaisir de vouloir partager ma passion avec la communauté de la course à pied ...
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StCyrre

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10kms de faux plats ! - Mon Compte-Rendu du running

10KMS DE FAUX PLATS !

Après toute une phase d’entraînement vitesse sur 5 semaines, j’attaque désormais la phase d’entraînement plus spécifique qui, sur 3 semaines doit m’amener aux 10kms de l’Equipe et à un chrono sous les 43’ et mieux si possible.
Comme pour les semaines précédentes, mon entraînement hebdomadaire se composera d’une séance de natation et de 3 séances de CAP. Parmi les séances de CAP, une dédiée au fractionné/répétition d’allure, un footing et une Sortie Longue entrecoupée par 2 fractions de 10’ courues au « seuil » (vite mais pas trop non plus quoi). Je continue le soir à faire régulièrement des exercices de renforcement divers (gainage etc…) et des étirements.
Autant être franc, cette nouvelle phase d’entraînement « spécifique » m’inquiétait un peu. Elle incluait deux séances de 6x1000 et 3x2000 à l’allure visée (4’12 ») et j’étais un peu dans l’inconnu concernant mes capacités à faire ce volume là à cette allure.
Ces deux séances vont en fait me rassurer. La première de 6x1000 se passera très bien et la seconde aussi. En revanche, un trouble fête sous la forme de plusieurs missions successives à l’étranger s’invitait sans cérémonial aucun à venir troubler mon programme et ma sérénité.
En synthèse, ma participation aux 10kms de l’Equipe ainsi que potentiellement mes congés cet été se retrouvent suspendus à un gros point d’interrogation ! Cela générait en moi un certain stress, bien évidemment s’agissant de la course que je préparai depuis plusieurs semaines mais surtout vis-à-vis de mes 3 semaines de congés en famille que nous avions soigneusement préparé avec mon épouse et que nous attendions comme le messie après un été 2013 passé en région parisienne à la maternité.
A cela s’ajoutait les otites successives de la petite dernière qui fait ses dents et les nuits agitées qui en résultent. Vous mélangez le tout et vous obtenez une bonne petite fatigue bien insidieuse qui s’installe doucement.
Un premier déplacement pro au Moyen Orient ma semaine de pré-course va parachever ma préparation. J’embarquais dans l’avion l’après midi du dimanche de pentecôte sans savoir si je serais revenu pour les 10kms de l’Equipe le dimanche suivant...
J’allais ainsi faire mes derniers « entraînements » sur tapis de course dans la salle de gym de l’hôtel. Dans ces régions à cette époque de l’année, il fait déjà 34°C à 6h30 du matin. Imaginer aller courir dehors relève donc de l’inconscience pure et simple quand on n’est pas habitué à cette chaleur. Je faisais contre mauvaise fortune bon cœur et décidai donc de me contenter de jogging à allure tranquille en intérieur afin de me ménager pour prendre en compte la fatigue du voyage et de la mission.
Celle-ci se terminera en fait plus tôt que prévu et la mission prévue la semaine suivante de l’autre côté du globe n’étant pas avancée, j’allais somme toute pouvoir courir les 10kms ! Ce sera entre deux déplacements pros mais bon, c’est ainsi.
Je rentrai ravi malgré les contraintes professionnelles qui une fois à Paris allaient m’empêcher de courir entre midi et deux avant la course. Examinant le profil de la course, je réalisai d’ailleurs qu’elle serait moins roulante que l’année précédente avec 2 "difficultés" annoncées aux kms 5 (rue du Dr Netter) et 8 (Bd Ménilmontant). L’an dernier, ces 10kms là avaient été les premiers de ma vie de coureur à pied repenti. Je les avais courus en 48’40", n’en revenant pas, moi qui imaginai les courir péniblement en 55’.
Pour le coup, voyant ce profil plus accidenté, je décide donc de me contenter de viser sous les 43’ plutôt que proche des 42’. Cela représentera déjà une belle amélioration par rapport à mon dernier chrono sur 10k de février à Vincennes (44’40"). Je pense commencer à attaquer dès le début avec un certain rythme pour profiter du profil plutôt roulant des 4 premiers kms puis de gérer ensuite comme je pourrai jusqu’au km9 où une belle descente m’amènera jusqu’à l’arrivée.
Voulant récupérer au maximum du voyage et de la mission, je ne courais pas le soir afin de privilégier de bonnes nuits de sommeil jusqu’au dimanche matin. Entre temps, dossard récupéré, j’essayai de passer un samedi aussi reposant que possible en famille et me coucher de « bonne heure », vœu pieux que je ne suis pas non plus parvenu à respecter !
Finalement, le jour tant attendu arrive ! Le ciel est légèrement couvert, la température est juste fraîche comme il faut, des conditions de course idéales !
Réveil à 6h30 comme d’habitude, petit déjeuner consistant (œufs durs, céréales, biscottes, eau et café) et départ en métro avec son habituel cortège de coureurs à pied qui comme moi rejoignent au fur et à mesure la place de la République.
Sur place, je retrouve la désormais habituelle bande de coureurs/twitters/blogueurs avec Ali, Eugénie, Nicolas, Ludovic venu courir avec un ami, Gregohrit, Guillaume etc… Chacun vise certes des chronos différents, mais tout le monde a le sourire devant la belle matinée de course qui se présente.
Nous commençons doucement à nous échauffer en rejoignant la ligne de départ au petit trot. Je me mettrais en place tranquillement dans mon sas jaune dit des 42’. Je vais avoir un peu moins de vingt minutes à attendre avant le départ à 10h… Le sas se remplit doucement, j’essaye d’attraper un signal satellite mais ma Garmin reste désespérément muette… Inquiet je me demande comment je vais pouvoir gérer mon allure sans ses précieuses indications. Je me rassure en me disant que je n’aurai qu’à suivre l’allure "générale" du peloton en "topant" manuellement les kilomètres chaque fois que je passerai un panneau de kilométrage.
J’essaye surtout de me concentrer sur la course à venir. Ces derniers jours j’étais étrangement déconnecté de l’enjeu à venir, presque non concerné. Peut être le recul pris suite aux contraintes professionnelles et stress divers des derniers jours ? Etre sur la ligne de départ représentait déjà une victoire en soi tant mon agenda était incertain ces dernières semaines et tant il le reste pour les mois à venir...
Finalement le coup de pistolet du départ retentit, le temps s’est encore amélioré, il fait cette fois franchement beau quand les élites s’élancent. J’attends encore quelques minutes avant que mon sas puisse s’élancer et au fur et à mesure, je vois, voire plutôt ressens, le peloton s’animer doucement.
Inconsciemment, les coureurs s’avancent, se resserrent les uns auprès des autres en anticipant le départ. Les jambes piétinent. Les quelques étirements et sautillements qui jusque là animaient le peloton s’arrêtent imperceptiblement. Une même concentration occupe toutes ces personnes autour de moi qui sont venus ce matin faire la même chose : participer à une belle course à pied dans Paris pour célébrer l’été !
Le Speaker nous annonce. Nous nous avançons tous d’un même élan, marchons puis courons avant de passer la ligne, ca y est ! Je lance mon chrono même si aucun signal satellite n’a encore été capté mais ce souci qui aurait pu me faire stresser est relégué au second plan. Je coure et c’est tout ce qui compte ! Le rythme soutenu de l’allure me surprend d’ailleurs, rien à voir même avec le démarrage plus cool que j’ai en souvenir lors des foulées de Vincennes en février. Là ça attaque fort dès maintenant mais ça me va, c’est conforme à ce que j’imaginai. J’essaye de respirer calmement et de m’installer tranquillement dans ce rythme, me concentrant pour ne pas louper le premier panneau kilométrique. J’observe autour de moi afin de trouver des coureurs qui seraient dans mon allure et me serviraient de lièvre faute d’indications fiables au poignet. Assez vite le premier kilomètre est avalé, le panneau apparaît sur ma gauche, je tope et me rends compte que ce premier kilomètre a été couru en 4’14". Bien ca va mais si je veux mettre un peu de temps de côté en prévision des difficultés à venir, il faut pas que je m’endorme.
Observant autour de moi, je vois un coureur à catogan, tout vêtu de noir qui avance gaillardement. Je vais le suivre même si il imprime une allure encore plus rapide que celle courue au premier kilomètre. Je le ressens physiquement, j’ai limite l’impression de courir un fractionné long d’ailleurs ! Encore une fois, j’essaye de souffler, de ne pas trop réfléchir et de m’installer dans la course. Je suis mon coureur à catogan. Ce dernier dodeline d’ailleurs tranquillement, métronome inattendu de mes foulées ! Le panneau du deuxième kilomètre approche au loin, je me prépare à le toper manuellement quand je réalise que ma montre a finalement attrapé un signal ! Elle m’indiquera le deuxième kilomètre à quelques coudées du panneau donc tout va bien ! L’allure est elle aussi plus soutenue dans ce 2ème km ; 4’06". Je ne m’en inquiète pas plus que cela puisque j’avais prévu de partir plus rapidement.
Je continue donc à suivre le coureur à catogan devant moi. Ses jambes déroulent le bitume. Je sens une goutte de sueur perler sur mon front et je suis surpris de la voir arriver aussi vite. Normalement, je ne sue pas aussi rapidement. Mais normalement, je n’attaque pas mes footings aussi vite cela va sans dire ! Je me rends compte aussi que j’ai plutôt chaud. Il fait un temps superbe et la température est bien moins fraîche que ce matin à 8h quand je suis parti de chez moi. Je coure d’ailleurs sur une portion de la route qui est en plein soleil et réalise alors que l’autre moitié de route à ma gauche est elle à l’ombre. Aucune hésitation, je me déporte doucement sur ma gauche pour aller à l’ombre. Il va faire suffisamment chaud comme cela pour que je ne m’impose pas en plus d’être en plein soleil. Le km 3 approche aussi, ma montre vibre et m’indique 3’57". Là je suis déraisonnable ! Je décide de ralentir un peu la cadence afin de ne pas me brûler non plus trop vite car je sens que le reste de la course va être dur. Les sensations sont encore bonnes mais je doute que cela dure bien longtemps. Le km 4 approche d’ailleurs et avec lui le premier faux plat montant au programme de la matinée.
Je ralentis doucement le rythme et là commencera la gestion. La suite de la course jusqu’au cimetière du Père Lachaise sera une succession de légères montées ou de faux plats montants, comme on veut. A l’approche du ravitaillement, la meneuse d’allure 42’ n°2 passera à mes côtés. J’essaye de la suivre tant bien que mal, elle m’encourage à rester avec elle mais au ravitaillement, la route forme une sorte de goulet qui me bloque et je vois son fanion s’éloigner doucement devant moi. Ayant plutôt très chaud, j’attrape une bouteille à la volée, quelques gorgées mais surtout je m’en verse une partie sur la tête pour me rafraîchir. Je suis déjà un peu dans le rouge et je dois maintenant gérer. La boule dans ma gorge, annonciatrice de ma limite s’est installée et je vais devoir vivre les 5 prochains kilomètres avec elle.
Les 7ème puis 8ème kms après la place de la nation seront les plus délicats. Je ressens très clairement que je suis dans le dur. Il me reste plusieurs kilomètres à gérer et surtout la montée annoncée du Boulevard de Ménilmontant qui longe le Père Lachaise. J’essaye néanmoins de maintenir une relative allure aux alentours de 4’25" mais je crains de laisser filer le chrono. Je serre néanmoins les dents et continue à piocher. La boule dans la gorge a grossi et occupe maintenant la cage thoracique. Passé le km8, il me reste deux bornes. Trois fois rien. Je regarde mon chrono et il m’indique 34’40". Je calcule rapidement que courir les deux derniers kms en "mode gestion" à 4’30" du km m’amèneront au delà des 43’.
Je décide rapidement, malgré la fatigue, malgré cette saleté de boule et malgré cette satanée montée que je vois se profiler devant moi, de hausser le rythme. Je suis venu pour faire sub43’ et il paraît que 10kms courue vite, ce n’est pas exactement le top confort, voire ça ferait même mal. Ca tombe bien, je suis en plein dedans, donc on va voir ce que ça fait quand ça fait mal. J’aimerai bien que ça s’arrête. Mais pas maintenant. J’attaque la montée sans penser à rien et surtout pas à mon cœur que je sens battre furieusement. J’aspire l’air à grosse goulée. Je ne ressens même pas la chaleur. J’essaye de ne pas réfléchir. Que 2 kms dont le dernier en descente. Autant dire un seul kilomètre n’est ce pas ? Le dernier on va se laisser descendre à bonne allure. Donc on ralentit pas. Pas maintenant.
Les jambes vont plutôt bien d’ailleurs. La posture aussi. Je ne suis pas affaissée, merci le gainage et la natation. Juste une impression générale d’inconfort de plus en plus douloureux. Je me penche un peu en avant dans cette montée qui n’en finit pas quand je vois le sommet arriver. Un coureur est tombé et a rejoint le terre-plein au milieu de la chaussée avec un secouriste qui s’approche. Il a l’air dans le vague, peut être usé lui aussi par ces faux plats casse pattes subis depuis bientôt 4 kms.
On passe le km 9 en 4’19", encore trop lentement à mon goût ! Je vois la pente s’approcher et même si je ne distingue pas l’arche que je sais plus bas, je ne me laisse pas seulement descendre, je me laisse presque basculer dans la pente, la dévalant littéralement pour aller chercher ce petit plus de vitesse qui, je l’espère me fera passer la ligne sous les 43’. Toujours pas de ligne d’arrivée mais je pioche furieusement. Un coureur à ma gauche s’écrie, « Allez, Allez ». Je crois que moi-même j’ai lancé « Plus qu’un km » à la cantonade. Je vois tout à coup mon coureur à catogan sur ma gauche. Il est un peu au ralenti quand je le dépasse aussi vite que je le peux. Je n’en peux vraiment plus, je n’ai qu’une hâte c’est d’arriver. J’ai l’impression d’avoir mal partout, que tous les éléments de mon corps vont se dissocier les uns des autres. Une petite bosse devant moi et je vois l’arche en dessous qui est à quoi, 200-300m ? J’accélère un peu, à moins que je n’imagine seulement l’avoir fait, je passe la ligne en levant les bras et en arrêtant le chrono. Je lis 42’40" mais avec le problème de montre au début j’ai peut être fait plus, je ne sais plus, je suis lessivé.
Je marche un peu puis m’arrête et me mets sur le côté. J’ai les mains sur les genoux quand je sens quelqu’un me féliciter et me taper dans le dos. C’est Ludovic qui est là. Il a couru sous les 40’ comme il le souhaitait et maintenant il attend son ami. Nous nous mettons sur le côté et je me remets doucement en discutant avec lui. Avoir réussi à faire sous les 40’ avec ce parcours là, chapeau, ça m’épate ! Nous nous faisons repousser par les volontaires et je perds finalement Ludovic de vue. Je marche en récupérant doucement me sentant quand même bien crevé !
Je récupère du ravitaillement difficilement avec tout le monde qu’il y a et me remets quand je vois Bernard « Le gros Joggeur », blogueur sportif bien connu dont les récits m’ont bien encouragé lorsque j’ai arrêté de fumer et commencé à courir il y a un peu plus d’un an. Je le salue et nous discutons tranquillement de nos courses respectives. Lui-même est content de sa course, il retrouve doucement la forme suite à une petite pause bienvenue après le dantesque Marathon de Nantes couru contre les éléments. Nous nous séparons ensuite et après avoir récupéré mes affaires à la consigne, je retrouverai Eugénie, ravie quand à elle d’un nouveau RP glané en surfant sur une forme olympique depuis son marathon du Mont Saint Michel.
Ne voyant ensuite plus aucune tête connue à saluer, je vais rentrer chez moi tranquillement pour profiter d’une après midi reposante. L’après midi, les résultats confirmeront mon chrono, temps réel en 42’44", 2’ pile de moins que mon précédent temps sur la même distance ! Content et ravi de clore ainsi des semaines d’entraînements, Je suis quand bien même émoussé, j’ai l’impression d’être allé chercher ces 2 minutes là bien loin en moi !
J’ai vraiment l’impression que 8 semaines de prépa c’est un peu long. Je vais essayer de réduire à 6 semaines, je verrai comment ca passe…

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