EUFORIA DELS CIMS 2017
Et voila c'est long, c'est c'est pentu, c'est épuisant, chéroulane c'est le CR de EuforiaEuforia Dels Cims : retour en Andorre au pays des Clopes et alcools pas chers, et aussi pays des Montagnes qui font malEn Andorre tout est détaxé, les clopes, l’alcool , les parfums, le café..mais il y'a bien une chose qui ne l’est pas c’est les montagnes et le dénivelé! Ici tu peux pas dire je pars pour 20 000 m de D+ et 230 km TTC mais avec un peu de chance je vais faire 180 et 15 000 Hors taxe après ristourne ..non quand tu dis que tu vas en chier tu vas en chier toute taxe comprise ! Depuis que je suis venu en Andorre pour la première fois en 2015, je ne cesse de le répéter, si un jour le Mordor devait exister, je pense qu'il se situerait en Andorre ! Des Montagnes gigantesques et mangeuses d’homme, des pierres plus grosses qu’un hobbit…une chaleur à faire cuire des œufs sur les cailloux. C’est hostile…et en même temps magnétique. Mais revenons à nos moutons, revenons à Euforia dels cimsCette course est nouvelle , plus longue , plus pentue encore que la Ronda ..des caractéristiques a faire flipper un chamois : 233km / 20 000 m de D+ , un tracé en forme d’électrocardiogramme (effectué en sortie d’un film horreur, quand le cœur est encore bien bien en panique )A la base je ne voulais pas la faire cette course , c’est une course pour gourmand, pour ceux qui ont un appétit insatiable, je le suis, mais pas assez pour Euforia. Et puis Anthony est venu m’en parler…mon compère de balade de Ronda 2015 , balade inachevée pour moi…si je devais choisir une personne avec qui faire cette course c’est lui, on avait un truc à fini tous les deux…on décide d’y aller, Cims Magic n’aura pas mis longtemps a me convaincre non plus . Notre équipe s’appellera la Team Ché Roulane , parce qu’Andorre c’est roulant ou roulane comme dit Kiki9 mois de préparation, 9 mois à étudier le profil, la logistique, la tactique de course, la nourriture, le change de godasse, le sac . Et oui Euforia, comme le dit nahuel passerat, c’est pas pour les enfants ..233km , 4 bases de vie/ravito, une tous les 45km soit toutes les 17/18h , pas de balisage, un track sur une montre, et des pastilles pour rendre l’eau des ruisseaux potable sans risquer la tourista. Et puis quand tu lis qu'il faut une doudoune dans le sac comme matos obligatoire tu sais que tu pars pour un truc assez spécial. Tu commences a cogiter un peu. Durant la prepa, on a beaucoup échangé avec Antho sur le matos, la logistique, notre assistance car nous allons en avoir une. Finalement ca ne sera pas une assistance mais un binôme d’anges gardiens au volant d’une camionnette que nous allions avoir…Arrive le mois de juin, je n’ai accroché qu’un dossard en 2017 , c'était les gallinettes en janvier..peu de km au compteur , pas mal de dénivelé , mais le dénivelé a Paris et a Montmartre ça compte pas hein ? gravir le funiculaire et gravir le Comapedrosa c’est pas vraiment la même chose! mais on fait avec ce qu’on a et force de persuasion et de montées d’escaliers , on finit par se dire que ça peut passer. On se prend à rêver de faire 20000m de D+ en une course quand on peine à en faire 1000 en une sortie a raison de 25 allers / retours de funiculaireArrive début juillet , le sac de 15L est prêt , la tactique aussi : un bloc par jour de 45 km /4500m D+ / 3h de sommeil et on repart. ça peut passer. Et puis andorre je commence à connaitre , faut être humble devant ces montagnes , sinon tu le payes cash, sans remise, sans ristourne possible, si tu joues un peu avec ces montagnes , tu le payes et vite . Faudra y aller Poc Poc , hein Nahu.3 juillet, l heure de descendre à ordino, le grand jour approche, l’heure de la plus grosse balade de ma petit vie..100h dans une vie , 4jours et demi, c’est pas grand-chose et pourtant..Je pars Lundi matin , prends l’avion pour Toulouse , puis 4 bonnes heures de navette /bus pour arriver a ordino, enclave du centre du pays. Ordino est cerné par le Coll d’ordino , le casamanya et autres monstres montagneux que les coureurs de l’Euforia devront passer. J’adore ordino, ça fait la troisième fois que je viens , je me sens vraiment comme chez moi , je connais toutes les rues, les petits restau , la supérette a coté du départ, l’église au dessus de l’arche d’arrivée. Je me tâte a demander la nationalité andorrane moi:)je retrouve mes compères de courses , Antho, Alex et Marc, et la camionnette du bonheur , celle qui va être le QG de la team Ché roulane pour les 6 prochains jours . ça sera la tente berbère , la suite 4 Etoiles, le camp de manouche ou encore la yourte MongoleEn fin d’après m , on tente une petite sortie dans les hauteurs avec Antho , pour s’acclimater , dégourdir les guiboles , gouter le terrain andorran ..il fait très chaud , on kiffe , on a la pêche, pas de craintes juste envie d être a mercredi matin 7h pour le départ . Un bon diner, un bon plat de pâtes (le traditionnel menu du « traileur » ) , et une bonne nuit de repos. Elle sera bonne , calme , sereine, la nuit qu'il faut 2 jours avant le départ. On tombe sur martine et Olivier sur la route de l’hôtel, je suis vraiment content de les voir, la suite de l’aventure sera liée à eux J’ai quand même une question qui boucle dans la tête , poche a eau ou double flasque. L’alimentation et l’eau vont être les clefs pour avancer sur Euforia..La nuit porte conseil , ca sera poche a eau , plus bidons , plus flask de secours soit 3.3L d’eau à chaque départ de base de vie . Il faudra au moins ça !Mardi 4 juillet: une bonne grasse mat, il fait beau , on se laisse tous la matinée pour nous , chacun dans son coin, pour prendre son temps , on va être les uns sur les autres les 5 prochains jours , autant profiter de ces moments de calme individuels. Le briefing est a 15h , les dossards dans la foulée à 17h , la journée va passer très vite .Le temps de déjeuner , de rentrer faire une demi-heure de sieste a l’hôtel et direction l ‘amphi pour le briefing…celui-ci est obligatoire , important , tu pars pas pour 233km en autonomie presque totale sans quelques infos , conseils et recommandations.Depuis quelques jours la météo change entre midi et soir . on sait quoi va avoir chaud, qu’on va être mouillé a un moment ou l’autre, qu’on risque d'être secoué par un orage ou deux qui viennent claquer derrière les oreilles ..le tout est de savoir quand , où et comment.Ce que je retiendrai du briefing: les consignes de sécurité en cas d’orage , la possible attaque de serpent, de très long passages sur les crêtes , et chaque jours des balises a aller chercher sur des sommets, des cols , pénalité a prévoir en cas de loupage de balise. L’un des membres du binôme sera équipé de la balise GPS et l’autre sera en charge de trouver et de checker les balises planquées. Sur les barrières horaires en gros, on aura 23/24h pour rallier une base de vie et se reposer. Pour la première on a 27h ..on comprendra le pourquoi de l’extra time une fois sur ce bloc.On récupère les dossards, on file a l’hôtel ! ce soir on mange au camion , des pâtes (encore) , on peut se coucher tôt , et se tortiller dans son lit plus longtemps avant de trouver le sommeil :) l’ambiance est bonne, Antho et moi on est serein . J’ai vu Nahu aux dossards, il m’a dit une chose très importante « celui qui prend Euforia comme une course est mort…Euforia c’est pas une course , c’est une énorme chantier et tu passeras si tu prends le temps d’avancer « ..t’inquiète Nahu c’est aussi ce que j’avais en tête , j’ai un temps eu l’idée de tenter de tenir les 4min10 /km comme à l’entraînement , mais je me suis vite ravisé en voyant le profil..Ok je sors :)Comme prévu, le sac pèse une tonne (j’ai finalement opté pour un Ultimate direction version raid , un 15L transformable en 23L , de quoi foutre toute la maison dedans et un parachute…le problème avec ces sacs c’est que tu peux vraiment mettre beaucoup de choses et in fine trimballer ton poids sur le dos ..Il faut tout prévoir , les frontales et les piles de rechange , bcp d’eau et de la bouffe , des powerbank pour recharger les montres et les telephones, la doudoune, le change, la crème solaire, une paire de cojones en cas ou la première te lâche. On part avec notre maison sur le dos . Et puis pour la première fois je prends des bâtons …ils devraient me sauver la vie..je vais en voire des vertes et des pas mures avec ces batons …mais patience on en parle plus tard .On se brief avec nos anges gardiens de l’assistance, ils pourront nous rejoindre a quelques endroits du parcours pour nous ravitailler, nous aider , nous rassurer, nous consoler , nous rendre le sourire, nous raconter des histoires. Sur ce genre d’aventure l’assistance est vitale ..Vous avez fait un boulot monstrueux les amis, je vais m’en souvenir très longtemps . Vous avez ma gratitude a vie.mercredi 4h30 , le réveil sonne, le grec grogne mais il finit par se lever. J’ai étrangement bien dormi , peut être peu mais bien , 4 cycles d’1h30 , mon cerveau est déjà en mode course en fait . Je rejoins le reste de la team dans leur chambre pour le petit dej et les blagues du matin (en mode « tire mon doigt » , « dis camion »…) pour se mettre en jambe. Je file dans ma chambre me préparer..strap des épaules et des tetons , enfilage de short , manchons chaussette a doigts ..bref c’est costumes 12 pièces que je me mets, et ce putain de sac qui pèse une tonne, mais qui devrait s’alléger une fois que j’aurai tapé dans la flotte. Mais un sac de 7à 8 kg sur le dos quand tu en fais 60, ça ne chie pas trop dans le ventilo. 5H50, après la vidange de la peur, on se mets en direction du départ, fait déjà très bon dehors. Contrôle des couvertures de survie au moment de rentrer dans le SAS , plus que 40 min a attendre. Un ambiance de folie avec des percu , de la musique, on retrouve Olivier et martine , la dernière accolade avec Nahu, et je garde mon binôme dans le viseur .Jour #1 : ordino – Coma d’Arcalis 50km /5000m D+ Hors taxe - 7000 m D+ TTCNormalement on va pouvoir voir nos Anges Gardiens au refuge de Sorteny au km25 .Mais avant on doit se mettre une indigestion de D+ avec la montée de l Estanyo et une visite guidées des crêtes ( grimpette a 2900m et 3 crêtes a galoper)…inutile de vous dire qu’on va pas dans la finesse en Andorre. On arrive en début d’après-midi a Sorteny (25 km en 7h, vitesse fulgurante) On à la patate , fait super chaud et le soleil n’est pas ton pote. Putain, le parcours est sacrement beau mais sacrement violent, très peu de chemin , droit dans la pente et les crêtes te coupent les mollets tellement qu’elles sont acérées. C’est minéral a mortJ’avais souvenir sur la ronda que les chemins étaient d’une formidable violence, mais sur Euforia on est une gamme au-dessus. Le D+ défile très très vite. On est content de voir les potes, Coca , pates , que du bon, on est pas encore entamés mais ça bâtonne sec déjà .On repart de sorteny avec la bonne humeur, mine de rien ça avance et le physique est la . Et la commence l’un de mes pires cauchemars de trail in my life. Durant cette demi-journée je vais connaitre l’épuisement, le doute, la peur, la douleur, l’Euphorie, mais surtout la peur et la panique.On repart de Sorteny , il reste 25 km et quelques milliers de mètres de D+ , et la montée de Font Blanca dont je ne connaissais pas le coté diabolique. Au bout de 1 ou deux km après Sorteny , petite glissade sur la caillasse, je tombe à 2 à l’heure sur le côté …et sur mon baton qui pete sous le poids du corps ..c’est bon ca 1 bâton et demi pour Euforia, mais normalement avec du scotch ça pourrait tenir (le carbone a sauté, le bas du baton se plie )…ça va bien se passer…bâton de merdeOn attaque la montée de Font Blanca par la montée de Port de Siguer ! J’ai ici, officiellement la plus grosse enculade de trail ever, cette montée est loin devant les Pyramides calcaires voire meme le Comapedrosa..Une montée raidasse comme jamais , dans l’herbe. Tu fais 10m , tu montes de 10m. je plante les bâtons bien haut au-dessus de ma tête, je bouffe de l’herbe en montant , je glisse je me rattrape a l’herbe….qui pique. Tout est hostile en Andorre , meme l’herbe te flingue les main. Et puis a mi pente, je plante le bâton je prends appui et l’autre baton se fend en deux comme une feuille. Et bien mon coco je suis pas dans la merde..ca dure sur 200/300 m comme ca j’ai envie de vomir tellement je déguste ma race. On Arrive sur un plateau et on peut attaquer vraiment Font Blanca. Les coureurs sont KO , comme sonnés. On se demande tous ce qu’il se passe ! avec Antho là on marque un peu le coup. On reprend nos esprits on grimpe a font Blanca, on va chercher la put*** de balise et on redescend. On commence a voir des morts sur le bord du chemin. Ah non y a pas de cheminApres Font Blanca, on a une bosse, une balade de crête et on rentre à la maison à Coma d’arcalis. Je me disais que j’en avais eu pas mal pour la journée. On doit retrouver nos Anges gardiens quelque part a coté d’Arcalis , au niveau des Lacs. On passe a Font Blanca a 20h, aller on se dit , à minuit c’est plié. Et puis la nuit tombe et, les zombis sont de sortie, le film d’horreur commence. On retrouve nos anges gardien en haut d’une cascade sur les lacs, a bout d’eau, à bout de froce, de bouffe, de batons , d’energie. Putain ça fait du bien de vous voir les mecs ! On repart le cœur léger et le ventre plein, affronter les crêtes au-dessus d’arcalis…et avec Antho on a jardiné , on a jardiné…sur des terrains caillouteux et instables.. ‘’ Antho , tu la vois la trace ? Non mais je monte voir au-dessus …Apos tu vois la trace ? nan mais je descends voir…le triangle des Bermudes d’Arcalis…je glisse sur une pierre , je commence a chuter , Antho m’attrape in extremis avant que je ne glisse quelques dizaines de mètres plus bas …je crois que j’ai dû répéter les mots « putain de sa race « une bonne dizaine de fois…puis on aperçoit des frontales on les attend pour avance ensemble..on finit par trouver la sortie du Labyrinthe ..et a arriver a arcalis a 2h du matin…Les yeux apeurés , les visages marqués …3h de sommeil plus tard , faut repartir , attaquer la deuxième journée.. 50km et 7000m D+ pour le premier jour, c’est une course pour gourmand. J’avoue je n’ai pas vraiment envie de repartirJour #2 : Coma d’Arcalis – Margineda 44 km /4000m D+Au petit matin on décolle de la base de vie , on tombe sur Olivier , Martine sa binôme ne peut malheureusement plus suivre et olivier nous rejoins ! Je suis content, je sais qu’on va rigoler un peu et que ça va avancer. Ça redonne du baume au cœur. Cette deuxième journée on connait, c’est le parcours de la Ronda, c’est la Margineda , c’est le Comapedrosa. Ya un truc que j’adore en Andorre, c’est que même quand tu as l’impression de connaitre, et bien ils arrivent à te sortir un truc qui te remet l’église au centre du village et le carillon dans le clocher.Ce qui nous rend un peu le sourire aussi c’est que durant cette deuxième journée on retrouve des semblant de sentiers. Et du coup la Ronda passe pour un 10km sur plat le dimanche par rapport a la veille. On s’enfile cataperdis, pic de les Fonts, on longe les lacs en bas ..il fait encore super chaud , j’ai plus ma saharienne depuis la première base de vie, je bois comme un animal , la faim se coupe un peu ..entre fatigue et chaleur , mais on avance quand même plus vite que la veille ! On avait atteint quand même des vitesse de 0,8 km /h ..des vrais coureurs en carton.Puis on voit le Comapedrosa, on sait que c’est dur et que ça grimpe tres tres fort dans un pierrier. Entre temps on fait Holiday on ice sur des gigantesques névés. On en profite pour se rafraichir dans chaque torrent, pour faire baisser le thermostat.On arrive au pied du Coma. Qu’on va grimper par une voie inconnue , infecte, impraticable, instable, infernale. Je vais m’en souvenir de celle-là. A chaque pas je pouvais faire un bisous a mon genou et me lécher le mollet. On se prend un pierrier qui rentre dans le Top 3 des pierriers et en bonne place , un truc de sadique. C’est le Mordor en fait, le vrai. Souvenez de Sam et Frodon en train de monter sur la montagne du destin. J’en chie grave, vraiment. Mais une fois là-hautla vue est dingue, le vent décorne un bœuf. Yapluka descendre maintenant ..mais par où ? On se trouve un petit chemin en ligne droite dans la pente un peu plus loin et « en voiture Simone , baisse ta culotte c’est moi qui pilote »..Faut pas réfléchir en Andorre , ça monte droit , ça descend droit et y a pas a tortiller pour trouver le chemin ..le Chemins tu te le fais tout seul. On arrive au refuge du Coma , notre équipe nous attend , et punaise ca fait du bien de les voir. On se dit qu’on va se payer un plat et un coca au refuge ! Putain 10 balle de plat de pates, 3 le coca, et pour avoir le sourire et l’amabilité c’était 5 euros de plus …c’est con j’avais pas ces 5 euros en pocheOn s’imagine déjà au col de la Botella puis Bony la Pica et la descente de la Margineda. On se prend a croire qu’on peut y être pour minuit. C’était sans compté l’improbable ascension du Pic des LLacs pour aller chercher la fucking balise .On finit par arriver au col de la botella, et j’avoue j’avais besoin d’une pause ! La terrible Margineda arrive, si un jour vous voulez vivre une hallu de compet descendez donc a la Margineda de nuit, sensations garanties ! par contre le petit chemin après le col de la botella , qui mène a Bony la Pica est le plus beau chemin du parcours : boisé, plat, un super beau chemin, une vue de fou..On arrive de nuit au pieds de Bony la pica , à 23 h20, ne reste qu’a descendre ! Cette descente est la pire que j’ai courue, a cote les coteaux kervegen de la réunion c’est une cours de maternelle. On descend pendant 2h30 , au début on commence à descendre en s’accrochant a des chaines pour ne pas tomber dans le vide, puis arrive dans la foret , très pentue , puis plus flat. Puis des km de foret ..Tu vois la Margineda sans jamais y arriver. Ca est je suis pris d’hallu , je vois des visages et des animaux sur les cailloux , Olivier est dans le même trip ! C’est long, tres long , trop long , j’en ai ma claque. La course je la stop dans ma tête a ce moment-là ! la question « pourquoi je souffre comme ça « revient trop souvent. J’ai pas été bon mentalement la dessus…C’est comme ca , je vieillis j’ai peut-être moins de patience. Je crève de chaud et j’ai plus faim . On arrive à 2h a la Margineda , défoncé, j’ai oublié de brancher le cerveau en arrivant, je fais la gueule, je file a la douche et au camion pour dormir.Je dors 1 h et en me levant j’ai plus envie d’y aller, je suis épuisé. On est à 94 km et 11000 m de D+, j’ai mal nulle part, j’ai des jambes de feu , et pourtant j’avance plus, plus la foi , plus de peps..Jour #3 : Margineda – Pas de la case , pour moi ça sera 2km /1000m D+On repart vers 4h40 le matin, après avoir trop peu dormi, on commence la montée de Monturull , a trois. Je cale assez vite , j’ai rien mangé et je bois beaucoup , il fait très chaud , j’arrive pas à monter vite. A 2000m on s’arrête, soit je continue et l hélico devra venir me recup dans la journée , soit il est encore temps de descendre à pieds et de retourner au camion en laissant les potes avancer . C’est ce que je décide de faire , et je suis soulagé de ça. Euforia pour moi s’arrête a 95km et 12000 m de D+. Ca fait chier de lâcher les potes , vraiment. Je sais qu’ils iront plus vite sans moi , et ma petite voix intérieure me dit qu’ils vont aller au bout ! Je pars triste mais soulage et plein d’espoir..Je rejoins mes anges gardiens au camion (ils sont venu me récupéré a un rond point , jetais couché comme un manouche au milieu de la route ) et ma course à ce moment la prend une tout autre tournure. Après une douche, une biere, et quelques heures de dodo, me voilà dans l’équipe d’assistance prêt a tout pour aider les pote à aller au bout de l’aventure.Je retire mes godasses c’est pas des pieds que j’ai c’est Bagdad : 9 ampoules (dont le césar de la plus belle ampoule du ravito du pas de la case selon les podo) , 4 ongles petés , j’ai des pieds de lépreuxC’était nouveau pour moi , j’ai kiffé , j’ai adoré, c’était tellement bon de voir les potes , de s’occuper d’eux , les aider , les encourager ..et puis on s’est bien marre au camion avec Alex et Marc, deux mecs dévoués , drôles, patients, des anges gardiens ! Les mecs si vous voulez monter une boite d’assistance sur demande pour coureurs, vous me faites signeParce que dormir 3 h par nuit , cuire des ravioli et des soupes quelle que soit l’heure de la journée et de la nuit, fournir des fraises tagada et du coca sur demande. Affronter la pluie, le vent , le froid , le chaud, dormir au camion après avoir bu des binouze, pouvoir aller au refuge 2h avant l’heure prévue parceque nos gars ont cavalé comme des malades, c’est une aventure dingue ! Quand le dimanche matin à 7h , on a garé le camion en diagonale dans rues d’ Escaldes, pour chopper nos deux SDF en perdition, c’était énorme .Même si sportivement, j’ai pas atteint l’objectif , j’ai vécu une Euforia de ouf par procuration , ce passage de ligne à 5, le speaker qui hurle EufoOOOOooOOOOria , les potes qui chialent , bibi qui chiale, ça reste pour moi le meilleur souvenir de trail ! J’ai bouffé de l’émotion en pleine gueule !Un grand merci a marc, Alex (vous etes des anges gardiens de ouf) , Olivier et Anthony ( vous êtes des coureurs et des potes ouf ) , Cims , Nahu , Martine et j’en oublie .Quelques jours de repos, le temps de récupérer mes pieds et mes ongles , et hop hop on se remettre a galoper un peu , l UTMB approche à grand pas , c’est dans un mois et demi , et ouf ça sera plus roulant :)Euforia c’est pas pour les enfants mais je reviendrai !Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :