RETOUR À PETITS PAS.
Fin septembre juste après le Cross du Figaro, catastrophe, je terminais la saison plus vite que prévu, en pleine préparation de mon premier semi... Diagnostic avancé, une grosse déchirure musculaire au niveau des adducteurs côté droit. Errance totale, après une semaine d'arrêt, je reprends le travail une nuit. La douleur est trop forte, je dois consulter à nouveau. Mon médecin traitant hésite, tatillonne, papillonne. Au bout de quinze jours d'anti-inflammatoires, une allergie qui me fait ressembler à une crapaude claudicante, un planning complètement désaxé, une EVA à 08/10 sans amélioration, il est temps de se prendre en main.. Exit le doc traitant, on passe à du lourd. Visite chez le rhumatologue. Celui-ci m'envoie passer une IRM et me prescrit des séances de kinésithérapie. Début octobre, clopi-clopant je parviens à suivre ma formation d'infirmière d'orientation et d'accueil aux urgences. Trois jours où je plane carrément sur mes documents, bercée par les antalgiques et la fatigue (ah oui, je ne dors pas beaucoup, stressée, meurtrie avec un sentiment d'être une pâle moitié de moi-même).Passage de l'aspirateur: La diagonale des Fous . Aller chercher le courrier: UTMB C'est la fête à la maison!Les images de l'IRM n'infirment pas le diagnostic de déchirure musculaire. Moi en tous cas, je suis KO, en arrêt, le moral commence à flancher. Obnibulée par le fait de ne pas être bonne à grand-chose (c'est le cas), j'ai vraiment un mal fou à m'adapter à la situation, à relâcher la pression.Dans la même période j'entame la kiné, avec électro-stimulation et traitement par le froid à raison de deux séances hebdomadaires...Le 20 octobre, je n'accompagne même pas le Doudou-Coach aux RATJ à Reims. Il court son marathon et moi je me morfonds à regarder mon dossard de semi récupéré la veille et signé par Dominique Chauvelier.. Un peu de douceur dans ce monde de bruto's.Quand on me parle "course à pied", les larmes me montent aux yeux. Minnierunneuse est irritable, triste et commence à chialer devant les infos ou les films merdiques qui passent à la télé.Le 03 novembre, arrivent les Foulées Rethéloises, je comptais battre mon RP sur 10K: j'accompagne les enfants le matin et lorsque Pascal me demande si ça ira pour le départ l'après-midi, il n'a pas besoin de réponse, je crois que je dois avoir une tête de Chat Potté larmoyant... Bon, une belle assiette de pâtes réconfortantes plus tard, nous sommes fin-prêts pour les Foulées! Doudou pour courir et le reste de la Toky Team en mode "supporters".La deuxième course crève-coeur s'est achevée. Je me sens un peu plus légère. Les jeux sont faits... Ce n'est pas le tout, j'aime bien mon kiné, mais la reprise des gardes arrive à grands pas et l'amélioration est trop timide.Grande et sage décision (quand j'y songe j'aurais dû commencer par ça), je me prends RDV à l'Institut du sport Olivier Selva à Reims. J'y rencontre un médecin génial, dynamique et compétant. A peine commence t'il à m'interroger, qu'il infirme la thèse de la déchirure musculaire... Je souffrirais en fait de pubalgies. Ni une ni deux, nous commençons la mésothérapie. Le Docteur Coche me dirige vers un podologue. En effet, je possèderais une jambe plus grande que l'autre, ce qui provoque un basculement du bassin. Ajoutez à cela la pratique des arts martiaux (ouf, j'ai arrêté en juin), le running & le boulot... Au total mon corps a tiré sur la sonnette d'alarme. AÏE.Aïe, peut-être, mais soulagement aussi. J'ai quitté la clinique avec une patate d'enfer. Je sais que ça va être long, mais mon trauma est réversible. Officiellement il m'autorisait à reprendre le vélo elliptique et je ne me suis pas fait prier. J'y ai rajouté des squats, mes abdos habituels, du joga (de grande débutante) & du fitness. Raffermis-toi, raffermis-toi!Le 17 novembre, la tentation était trop grande de manquer AUSSI le Trail Extrême Lillois! 8 petits kilomètres géniaux. Me suis demandé si j'allais aller au bout parce que je ne suivais plus avec les pubalgies déclenchées en tout début de course. Je me suis accrochée, trop heureuse de planter les Fuji Trabucho dans la boue. J'ai passé le reste de la journée en boîtant, mais quel pied!Ah, j'ai aperçu Carole de Loveliferunning.com, elle a fait un super temps. J'étais sacrément contente de la croiser. J'ai dû apercevoir si je ne me trompe Johan de Pointdecote.com.Comme toujours, week-end lillois au top, avec balade au Parc du héron le samedi en famille.La garde le lendemain au soir fut particulièrement difficile, mais avec un moral regonflé à bloc, on peut aller loin!Et puis tout s'enchaîne rapidement, deuxième séance de méso', empreintes des petons prises chez le podologue, semelles récupérées la semaine suivante.. Voilà, j'ai repris le footing depuis le 02 décembre. C'est dur, ça tire, j'ai mal, j'ai une jambe en bois incontrôlable, je ne peux pas accélérer, je suis poussive (oups, 2kg à perdre depuis cet été), MAIS JE COURS.Quand on n'a pas mal, on ne sait pas le bonheur qu'on a. On court naturellement, sans se soucier du lendemain. Aujourd'hui, je réapprends à placer un pas devant l'autre, je recommence quasi à zéro.Je ne suis pas triste.J'ai été tellement aidée moralement par mes proches, mes amis, mes collègues, ma Twitto's Line (merci à vous, on ne se connaît pas physiquement mais le coeur y est!!!).Ce matin j'ai trottiné en ville, passage oblige par les Isles, c'est magnifique, les tilleuls ont perdu leurs feuilles et un épais manteau doré recouvre la longue allée qui longe la rivière. Le froid est tonifiant, chaque foulée même douloureuse est un pas en avant au sens littéral comme au sens propre.Ecouter son corps, bien le nourrir, le faire bouger, se zénifier, la ligne de conduite est tracée. Tout le monde s'y met dans la famille et on s'en porte bien!Ah... ET puis Run, Have Fun!Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :