MON PREMIER 2OKM!
Après une nuit plutôt courte et chaotique, le réveil sonne. Impossible de faire marche arrière, ce jour que je prépare depuis maintenant huit semaines, est arrivé. Bizarrement, je ne suis pas trop stressée, bien trop fatiguée pour réaliser. Je mange un cake à la banane spécial course, avale un grand thé file à la douche, passe ma tenue de guerre et me voilà fin prête ! Nous voilà parti direction Trocadéro avec ma copine Mathilde (@Mayi_Rex) partenaire de course blessée et mon copain (@lucwithlove). À peine arrivés, nous découvrons la vue magnifique avec le soleil se levant sur la Tour Eiffel, mais pas le temps de profiter du spectacle: Il me faut des toilettes ! Première pause pipi: Check. Nous rejoignons donc le stade où un point de RDV Twitter a lieu. L'occasion de mettre enfin des visages sur des pseudos (@Pasaprespas, @ti_tom, @EugnieLe, @nixul50, @cris_course et j'en oublie sûrement d'autres). Deuxième pause pipi: Check. Nous partons en direction de nos sas de départ, mais avant: Troisième pause pipi: Check. Mathilde et Luc me déposent dans le sas du commun des mortels, blessée depuis 1 semaine et demi Mathilde se contentera d'être supportrice (de choc) aujourd'hui. Quant à Luc, il part en préférentiel. Je me retrouve donc seule parmi la foule. Là, je ne peux m'empêcher de verser une petite larme en les voyant s'éloigner, surtout que je suis tellement seule parmi cette foule. Je regarde une dernière fois mon portable et vois le message de @wsp711 qui me donne des conseils sur le premier km qui est en montée. Quoi ?? Une côte au premier km, mais pourquoi personne ne m'a prévenu avant ?.. Ça m'apprendra à ne pas trop étudier le parcours en amont. 20 min après le départ officiel, ma vague (3ème) s'apprête enfin à franchir la ligne de départ. Je m'élance à un bon rythme, mais la fatigue, le froid, le manque d'échauffement et surtout cette montée qui n'en finit pas, font que ce premier km est un supplice. J'en viens à me demander "mais qu'est ce que je fous là !?" Heureusement le deuxième km est assez roulant et je semble récupérer un rythme cardiaque correct. Mon objectif est de faire ces 20km en 1h50, donc du 5'30"/km. Assez simple pour calculer si je suis en retard ou non sur ma petite montre chronomètre casio (on voit la petite débutante, pas vraiment équipée, que je suis). Le 3ème et 4ème km arrivent vite, très vite, trop vite ??? Je ne semble pas essoufflée ni fatiguée, donc je ne ralentis pas. 5ème km: le premier ravitaillement, je choppe au passage des morceaux de sucre un peu humides. Jusqu'à l'arrivée j'aurais donc des mains poisseuses. À ce moment là, je double un mec équipé d'une antenne, qui parle dans son micro et debrief sur le ravito "Oui oui très sympa, j'ai pris de la dinde et de la purée ". Je rigole en me disant qu'il "faut absolument que je retienne ça". Mais je déchante vite en voyant l'hippodrome de Longchamp se dessiner à l'horizon. Cet endroit est synonyme de souffrance pour moi, l'enfer de mes sorties longue. Je bombe le torse, relève la tête, je ne faiblirai pas cette fois! On sort enfin du bois de Boulogne après avoir parcouru les km 6 à 9 qui grimpaient assez. En arrivant au 10ème km, je me rends compte que je suis beaucoup plus rapide que pour mon 10km de la semaine dernière, je me dis que ça ne va pas le faire. Faut absolument que je ralentisse si je veux pouvoir aller au bout de ces 20km! Je prends donc mon temps au ravitaillement. Je prends à nouveau plusieurs morceaux de sucre et de l'orange, qui ajoutent encore de la poisse à mes mains déjà bien assez collante comme ça, et c'est reparti ! Je passe donc l'arche des 10km avec 3min d'avance sur mes prévisions. 11km c'est la déprime qui m'envahit quand je réalise que j'ai encore environ 45min à courir. Ça me semble long. Surtout qu'arrive un passage compliqué, les quais ! Il y'a beaucoup trop de monde, c'est bouché ! J'ai sûrement du rattraper les personnes des vagues de départ me précédant. Je slalome, je suis obligée de ralentir. Mon rythme est cassé et ça me fout un coup au moral. Heureusement l'ambiance est bonne et on s'encourage tous. Je passe outre les trois ou quatre goujats qui n'hésitent à me pousser violemment pour forcer le passage. À ce moment là, je suis un peu perdue dans les kilométrages, impossible de savoir si on est toujours au 11ème ou si on est déjà au 13ème, surtout que j'ai l'impression qu'on se traîne et que la Tour Eiffel ne semble pas se rapprocher. L'esprit occupé à résoudre des problèmes mathématiques de grandes difficultés,11 + 5,30 + 5,30, par exemple, peut s'avérer être hyper complexe lorsque l'on court. J'atteins donc le 14eme km sans m'en rendre compte. Là, j'aperçois mes copines, armées de superbes pancartes, faites la veille au soir. J'ai le temps de leur crier un "j'suis dans les temps !" Et je continue plus motivée que jamais. Je lâche un peu ma montre et mes savants calculs afin de profiter de cette ambiance de folie: des gens partout ! On passe sous les tunnels et on est acclamés, ça fait chaud au cœur. Surtout si on repense à l'ambiance morne du 10km Paris Centre la semaine d'avant. Du coup, les gens autour de moi semblent avoir la pêche; si bien que dans le tunnel juste avant le ravitaillement du 15ème km, un mec entame un "on est pas fatigué" et là tout le monde reprends en cœur "on est pas fatigué" avec un magnifique écho du tunnel. Bien entendu, je gueule ça à plein poumons, tout en pensant "bon je suis quand même un peu fatiguée". Dernier ravitaillement, avec mes mains poisseuse j'attrape très facilement une bouteille d'eau. Je repars aussitôt. Un vilain point de côté se fait sentir, je concentre mon attention sur autre chose, tout en me disant, "tu vas perdre ton avance s'il ne passe pas". Tiens si je revenais à mes calculs ! Je vois alors une pancarte qui indique un autre km mais je n'arrive pas à lire, du coup je demande au gens sur les côtés. On en est au 16eme ! Je n'arrive plus à savoir si je suis dans les temps ou nan, et à présent je m'en fiche. Je vais à une allure "confortable" je suis bien et je n'ai pas envie d'essayer d'aller plus vite. J'ai peur de forcer et de ne pas être capable de franchir la ligne d'arrivée. Encore une fois tout s'enchaîne assez vite, le 17 puis le 18 animé par deux mecs qui se tapent dessus car l'un à poussé l'autre. Je lance un "utilisez votre énergie pour accélérer" le monsieur à côté de moi rigole. Bref nous voilà au 19ème . Tout en faux plat, je veux accélérer mais je ne peux pas, je sens que mes jambes sont à bout. Tant pis pour l'accélération, je maintiendrai ce rythme. Mais là, à 500m de l'arrivée je vois Luc, médaille autour du coup, qui me lance un "vas-y Steph c'est la fin !! Donne tout !" De l'autre côté des grilles, il court avec moi ! C'est le sourire aux lèvres que je franchis la ligne d'arrivée après 1h47'25" de course. Très fière de ce premier chrono sur 20km qui me semblait infaisable.Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :
