NOZ TRAIL GLAZIG
Cela fait longtemps que je tourne autour de ce trail.Déjà deux participations. Pourtant cette année je n'arrive pas à me résoudre à prendre mon dossard pour le 54km.En effet, encore dégouté par l'effort mental qu'il m'a fallu fournir pour mon 100km à Amiens, je n'ai pas la force psychologique de rentamer une vraie prépa. Il m'aura décidément couté très (trop) cher cet exploit.Le temps que je me remotive, que je reprenne gentiment vélo et natation et les inscritptions sont closes pour l'autre défi proposé 9+25, c'est vrai qu'il est devenu côté mon trail vert et bleu des premières années. Je laisse donc tout tomber et me résigne à ne pas le courir cette année. Pour autant me voici arrivé à 17h à Plourhan ce samedi. Il n'y a pas moyen que je sois présent et que je me contente de regarder les autres courir. Même la tempête nous laisse la possibilité de jouer sur ce sublime coin de France, un autre petit bout de mon paradis terrestreAutant aller à une fête d’anniversaire et ne pas s'autoriser de manger du gâteau quoi.....Je me gare donc tout près du village de course, avant même de décharger les bagages. La zone de retrait de dossard dispose d'un coin "réclamation" et inscription.La gentille dame qui m'accueil me propose un dossard pour le 9km ce que je pense faire au vu de ma prépa en c.a.p. inexistante ou alors le 18km.Le premier est à 9€ et le second est à 15€. Évidemment quand tu fais le rapport prix au kilo le 18 kilomètres est bien plus rentable n'est ce pas !? ;)Allé zou je me lance, récupère ma petite enveloppe et mon t-shirt goodie. Bon je reconnais que celui-ci est pas top et le chasuble des 54km me fait de l'oeil mais bon, mon gringue de la bénévole distributrice des précieux n'a pas fonctionné, on se contentera donc du simple tshirt. 19h je prends le départ avec une fusée de détresse maritime à la main. Quelques coureurs ont eux aussi cette torche lumineuse pour faire un départ au flambeau. Mes 350 acolytes et moi nous nous élançons donc gentiment pour faire un tour de village, faire un check dans la main de la famille venue m'encourager et vite s'enfoncer dans les chemins pédestres au milieu des champs. Le terrain est tout simplement détrempé. La prise d'appui est difficile et ne pas se retrouver le cul par terre relève de l'exploit. Je m'aperçois vite que ma petite frontale Petzl va être insuffisante comparé aux véritables phares de camion que les autres portes sur la tête.On rejoins la chapelle Saint Barnabé et prenons la direction du rond-point de Netto. Je sais déjà que nous nous dirigeons vers les viviers de saint marc. Ces passages en milieu boisé font savourer des odeurs merveilleuses. La nette odeur du houx se dégage largement au dessus de celles de la mousse et des feuilles mortes, alors que la terre et l'herbe fleurent bon la vie.La descente vers Saint Marc est périlleuse. Je ne vois pas où je pose les pieds. J'essaie de me mettre juste derrière des coureurs mieux éclairés que moi. Mais dès que j'ai le malheur de passer devant, ma propre ombre me masque trous, racines et autres caillasses non scellées. Yop à peine le temps d'arriver à 100m de la mer que l'on bifurque direct vers le sentier des douaniers. Aux odeurs de la terre se succèdent alors le bruit du ressac sur main gauche. Quel bonheur !!! Il fait nuit mais il fait doux (8°C). Cela fait longtemps que j'ai fait tomber la veste coupe vent. Je voyage léger juste en short tshirt. Pas de gourde, pas de téléphone. Par contre les Cascadia auraient été les bienvenues à la place des Glycérines mais l'accroche se fait quand même et les dérapages sont (presque) contrôlés.Le chemin des douaniers je le connais bien. C'est mon terrain de jeux pour sortie longue, entrainements divers et balade dominicale.Je reconnais chaque passage. N'empêche que de nuit je vois pas venir certaines marches et la chute même de quelques centimètres secoue la paillasse.Ma hantise le roulé boulé, les ornières grasses et en dévers pas forcément franc. Deux fois je me fais une frayeur, dont une surtout où le rattrapé a été juste et sauvé uniquement par la fraicheur des jambes. Les cuisses qui arrivent à relancer malgré la complète perte d'équilibre et heureusement que je fais toujours le con en me brossant les dents tel un flamand rose. La proprioception qui sauve de l'entorse de cheville !La côte des gardes arrive, la descente vers saint Quay, les traversées de plages, le ravito avec son très bon petit gâteau à la poudre d'amandes, le demi clair de lune et la constellation Cassiopée qui guide mes pas. On discute facile entre coureurs. Chacun est heureux d'être là. Évidemment solo on ne viendrait jamais faire le con de nuit dans ce coin au risque de chopper froid et de se blesser. Alors que là on a payé pour avoir le droit de s'éclater en groupe dans une météo bretonne pure jus. Comme à chaque édition du trail glazig depuis au moins 3 ans, c'est un week-end de tempête qui fait rage. Cette année l'orga n'a pas été obligé d'annuler certaines courses. Quel plaisir de passer sur la plage du vieux port, de passer près du Koala échoué pour cause de marée basse. Yop, yop, yop, on ne chôme pas, on renquille sur le circuit où les enfants de primaire ont installé il y a quelques années tout un arsenal de "totem" pour représenter le système solaire avec son astre et ses planètes. Bien évidement ce chemin nous emmène vers la plage du moulin. La descente est toujours un schuss impressionnant jusque sur le sable et bing braquage à droite. On remonte vers Etables sur mer mais pas par le bitûme dit civilisé mais par un sentier escarpé taillé à flanc de coteau pour l'occasion. Celui-ci oblige à poser les mains pour aider la grimpette qui t'élève aussi vite en altitude que dans les hautes sphères cardiaques. ça grimpouille plus que gentiment. Encore l'occasion de bien rigoler entre coureurs.Vient alors le passage dans la buse sous la route. 50m avec de l'eau (très) fraiches à mi-mollet. J'aide le coureur précédent à descendre et en sortie j'aide la coureuse suivante à remonter au sec. Un mini groupe se forme. La coureuse me discute quelques kilomètres. Elle m'explique être hyper endurante et avoir déjà fait un 163km à cheval en une journée. Et d'après les petits secrets livrés, la bête n'est pas la seule à faire preuve d'effort, la cavalière aussi, bien que fière de sa performance, a bien mangé sur cette épreuve. Côté course à pied elle vient juste de commencer il y a un mois et s'aligne déjà sur un défi perso, le 18 du samedi soir et un 2è dossard pour le 25 du dimanche matin. Ils sont fous ces sportifs !!! Pas croisé de coureurs qui font le défi avec le 18+25 mon avis ils s'économisent et doivent gérer au plus près leur première course du week-end. Cela fait un moment que l'on entend le speaker de l'arrivée, à chaque virage on l'entend de mieux en mieux. Des boutades de sprint sont lancés. J'accroche le dernier virage et entre aux abords du terrain de foot. La boue est telle que je me vois déchaussé. Ma basket ne tiens plus que par les doigts de pieds. Je ne peux pas m'arrêter pour la remettre correctement à moins de 200m de l'arrivée ! Je la shoot devant et l'attrape en courant. Je finis avec un pied en chaussette. Quel bonheur ! Quel pied ! Quel kiff !! Qu'est ce que je suis content et heureux, fier de mon corps qui est encore capable d'aligner 18 kilomètres sans souffrir, sans me faire défaut.Ce trail et d'autres sorties me redonnent petit à petit goût au sport Merci Plourhan, son organisation, ses bénévoles dans le froid à chaque coin de rue, chaque carrefour, chaque bifurcation, a chacun j'ai glissé un petit mot, un merci, un sourireEt puis... j'ai beaucoup discuté avec les bénévoles du ravito final, picorant allègrement dans le plateau de carpaccio de noix de saint Jacques.En vérité c'est pour lui que j'ai pris un dossard, ce délice de coquillage cuit dans l'huile d'olive et agrémentés de baies roses.......... A bientôt fidèle lecteur ;-)4 février 2017 PS : au fait cette année je ne suis pas dernier et en plus je ne me suis pas perdu hahahahahahaSi vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :