PÉRIPLE EN VAL DE CREUSE
Périple en Val de CreuseJuin 2019En cette fin de dimanche après-midi, nous voici démarrant notre 3ème trek.Le point de départ et de retour est la gare d'Argenton sur Creuse.Top départComme à l'accoutumé, l'objectif est de réaliser un périple à pied en autonomie.Nos sacs sont cette fois-ci plus léger et s'approche plus des 15kg que des 17, ce qui fait une différence non négligeable pour marcher. On s'apercevra tout de même plus tard avoir économisé jusqu'au bout de savon qui nous fera bien défaut !!Petit faux départ de 300m comme d'habitude, histoire de caler nos boussoles internes sur le bon cap. L'occasion également de croiser un mendiant local et lui offrir quelques cerises et nèfles cueilli récemment.Ce premier village d'Argenton est vraiment magnifique ! Les maisons en surplomb de la Creuse forme un patchwork de couleurs se reflétant dans l'eau limpide. Du plus bel effet. Normal que cette vallée fut élue comme lieu d'inspiration et de travail pour de nombreux peintres comme Monet, ou encore Georges Sand qui aimait y écrire.La vallée des peintresNous allons justement longer cette vallée de la Creuse du Nord au Sud puis du Sud au Nord pour le retour. Notre chemin est donc facile à suivre puisqu'il nous suffit d'avoir toujours le cours d'eau à main droite. De plus un GR de pays, balisé jaune rouge (ou blanc rouge sur certains endroits), nous facilite encore plus la tâche et nous permet d'apprécier les paysages, sans avoir besoin de consulter la carte à chaque bifurcation. Nous nous sommes alors laissé bercer par les montées et descentes qui longent les berges. La plupart du temps il s'agit de petits sentiers isolés.Une grande biodiversité nous ébloui par son omniprésence. Tanches, brochets, gardons,..., batraciens,... Les chants d'oiseaux matinaux...L'avantage de dormir à la belle étoile c'est que dès que pointent les premiers rayons de soleil nous sommes debouts. Ainsi, le 2è jour nous étions prêt, bivouac rangé et sac sur le dos, alors qu'il n'était que 6h24 !!! Avec cette impression qu'il est déjà plus de 9h. Ce qui nous a permis d'admirer les premiers vols d'un faucon pèlerin se laissant planer dans les courants d'air chaud. Deux couleuvres ont également croisé notre chemin (ou nous le leur...).En végétation, les bords de Creuse sont également bien dotés. Du châtaigner majestueux, certainement centenaires, comme on en voit plus, jusqu'à la jeune pousse encore avec ses cotylédons et sa toute première feuille. Par contre, beaucoup d'arbres morts, recouvert de lichens.Lors de la découverte de l'un de ces lieux au gré de notre périple, nous avons été envahi par une atmosphère étrange. Un petit ruisseau bruisse hors du temps. L'impression d'entrapercevoir des êtres féériques (gobelins, fées ou lutins). L'occasion de se poser là et de nous imprégner de cette magie particulière. Le bol tibétain qui nous accompagne pour la première fois dans nos pérégrinations est facilement entré en résonance avec les lieux. L'appel aux êtres de lumières nous a plongé dans une extase de bonheur du moment présent.La MolleneLes pas après les pas nous arrivons par moment à un niveau d'épuisement nécessitant une sieste à même les pierres d'un chemin bucolique. Il faut dire que les nuits sont courtes et la chaleur éprouvante.Les senteurs des chèvrefeuilles sont enivrantes... L'aïl des ours est également en fleur... La découverte de la Mollen (ou bouillon blanc) est une plante bisannuelle qui fleurit jaune une fois tous les deux ans... Ici et là des pêcheurs et des passants, toujours avec le sourire et le mot gentil.La balade est propice a refaire plusieurs fois le monde et de synchroniser les battements de nos coeurs avec la nature et avec le temps qui passe paisiblement.Le lac artificiel d'Eguzon est impressionnant d'immensité et de sérénité. La région est en effet propice à la fourniture d'électricité hydraulique. EDF et consorts ont investit les lieux depuis longtemps pour retenir l'eau dans des barrages hauts de plusieurs mètres.Nous avions prévu de descendre jusqu'à Fresselines pour traverser la Creuse par une passerelle, ce qui nous aurait fait à peu près 110km de parcours. Cependant, arrivés à Chambon, la fatigue et les courbatures nous ont fait choisir la traversée par le bac. Ce qui nous a fait ainsi économiser une boucle de 15km estimé à 4h de marche, réalisée en à peine 5 minutes de bateau.Nous nous sommes alors offert un bain dans la Creuse dont l'eau était tiède sur la plage de sable . Ce qui est aussi surprenant c'est que cette eau douce non chloré permet d'ouvrir les yeux sous l'eau, même si la visibilité ne dépasse pas 1m.Grille cadenassée au milieu de nulle partNous voici alors repartit pour un Sud > Nord. Les chemins en sous bois nous offrent une fraicheur relative mais nécessaire face aux 33°C au soleil. Heureusement chacun de nos points d'arrêt nous permet de nous ravitailler en eau potable et également le plus souvent ne électricité.Au gré de notre parcours nous croisons des gisements entiers d'aïl des ours. Bien que la saison de récolte soit passée, nous cueillons les fleurs sans pétales contenant un trio de baies. Les tiges et les feuilles sont également comestibles. Elles sont très bonnes et ont un goût puissant en bouche. La soupe d'orties sera pour une autre fois par contre, n'ayant pas trouvé celles qui nous convenaient.Vite nous allons nous blottir dans nos hamac installés sous un préau. La dernière nuit de notre périple s'annonçant en effet pluvieuse. Comme de fait, comme prévue à la météo, à partir de 23h cette nuit là a commencé un déluge qui ne s’arrêtera pas durant les 24 prochaines heures. Très grand luxe cependant. Nous avons dégoté une douche alimentée à l'eau chaude sous ce préau qui sert en saison de base de canoë kayak. Malheureusement se sera sans savon puisque oublié dans notre paquetage. De toute façon, au bout de 3 jours de randonnées nos fringues puent la sueur à plus de 3 mètres et le savon n'aurait rien changé.Notre dernière journée, s'est ainsi passée magnifiquement sous des trombes d'eau du matin au soir. Sans discontinuer ! Un vrai bonheur. Bon faut reconnaître que les corps et les âmes ont tout de même étaient mis à rude épreuve. Surtout quand tu fais plu sde 30km avec les chaussettes comme des éponges.On a quand même eu la très grande chance de boire un petit ricard ce midi là; En effet, Jacky, 70 ans passé, nous a accueilli à sa table malgré que nous soyons dégoulinant. Comme quoi un arrêt bref pour consulter la carte à un carrefour du GRP du Val de Creuse peut mener ailleurs que sur les sentiers habituels. Un écriteau accroché à la poutre de la salle confirme notre impression >.Au bout d'1h de pipelettage il faut se résigner à repartir sous la pluie battante.Le plus marrant, que cette personne que nous ne connaissions pas le matin même, nous l'avons recroisé dans les ruelles d'Argenton sur Creuse. L'occasion de faire connaissance avec Joël, Bernard, Marie, les deux Richard, et Aline la patronne du troquet dans lequel nous avons atteri. Une bonne adresse conviviale qui paye pas de mine mais où on peut bien manger pour pas cher.Nous sommes bien content de retrouver nos voitures et de ne pas passer une 4è nuit dehors. Une laverie automatique dans lequel tournent les sèches linges nous héberge le temps de troquer affaires spongieuses et sales par des vêtements chauds et propres.Les courbatures qui nous accompagnent nous font comprendre que nous avons vécu l'équivalent de plusieurs marathons. A vrai dire la distance réelle estimée est de 70 à 75km en 4 jours et 3 nuits avec nos 15kg chacun sur le dos.Encore un trek de pur bonheur, de méditation et de dépassement de soi.Et comme une envie d'en faire plus d'un par an pour mieux roder nos organismes.Déjà des pistes se dessinent dans nos têtes et nos rêves...La suite au prochain épisode ;-)Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :