TRAIL GLAZIG 45KM
Il est 8h30 en ce dimanche 7 février 2016 et le coup d'envoi est donné.Les 638 coureurs s'élancent pour ce trail de 45km et 1300m de dénivelé dans la campagne armoricaine et en bords de mer. Ce n'est pas encore du trail de montagne mais cela reste un gros morceaux pour moi. Un peu déçu de ne pas avoir une musique entrainante pour le départ mais cela est vite oublié. La jeune Gwendoline, qui fait aussi ce parcours, a déjà pris son envol et au bout de 50m je ne la vois déjà plus.ça caille ! Il fait 4°C même si un joli ciel bleu encore légèrement étoilé nous ouvre ses bras.Nous avons de la chance car la veille une tempête a fait rage ici, obligeant les organisateurs a annuler les courses de nuit (comme il y a deux ans remarque à lire ici).Le départ est beaucoup trop rapide pour moi, je ralentis et me force a rester en zone cardiaque de confort.Je n'ai jamais fait aussi long. Mon objectif est double aujourd'hui, découvrir et terminer cette distance et en garder sous le pied pour en faire 35 autres en prévision du 80km mi-mars. 1er kilomètre et première pause pipi. Je me retourne et vois 2 mecs avec des chapeaux loufoques. Ce sont les serre-file. C'est officiel je suis dernier !Patrice, un coureur, n'est pas loin de moi. Il reste dans mes 50/100m puis je le remonte et on discute. C'est un gars expérimenté sur les longues distance.Il me recommande de marcher dans les moindres côtes. Il me raconte aussi un trail où il a fini dans une ambulance après 4 piqures de frelons, il a bien du mal à revenir depuis. Le parcours en sous bois est sympa et vallonné. Tout d'un coup l'on entend le ressac de la mer. Tel un enfant de Poséidon (oui on lit la saga Percy Jackson à la maison en ce moment) je me sens revivre et un grand sourire se dessine sur mon visage. Je suis content d'être là. Je gère ma course comme je le veux. Je grignote ma banane gentiment, je bois de ma boisson énergétique home made (1l d'eau, 1/4 jus de raisin, 1/4 jus de pamplemousse, un mug de café, du sel, 4 ampoules de magnésium et une cuillerée de potassium) Le ravito du 15è est en vu, à mon arrivé 2 participants en profitent pour s'eclipser rapidement. Leur vue me fait plaisir et je sens que la course commence réellement.Je suis genre 200m devant Patrice et l'attend donc pour repartir ensemble du point de ravitaillement. La distance nous séparant se creuse tout de même inexorablement et j'avance. Je suis bien. Au détour d'un virage du sentier douanier je rattrape quelqu'un. Je lui dis que je lui passe le flambeau de l'avant dernière place. Elle me répond vaguement et je sens que c'est déjà dur pour elle.Les kilomètres s'enchaînent tantôt montant, tantôt descendant. La mer a main gauche. La dérive cardiaque se fait sentir un peu et je suis 10 points au dessus par rapport au départ. Mais je sais que à ce rythme normalement je ne me crame pas. J'ai faim. Les barres de fruits et autres petits trucs céréales chocolat (qui a fondu...) ne suffisent pas à me caler. ça monte, ça descend, ça tourne et ça avance. ça avance vite même et je ne vois pas le temps passé. On enjambe petits ruisseaux et lac de boue, plage de sable et rochers marins.Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :
j'ai tapé le CR a 4h du mat' faut dire
Gwen, merci pour tes encouragements et dès qu'il y aura un trou devant moi j'accelererais. Par contre comment je fais si je suis premier ?