LE SPORT, LES BLESSURES ET MOI !
A l'âge de 5 ans je suis tombée d'admiration pour la gymnastique. Comment et pourquoi je ne le sais pas mais il fallait absolument que je pratique ce sport. Comme tous bons parents, prêts à tout pour satisfaire leur progéniture, ces derniers m'ont conduite à un club réputé des alentours afin d'évaluer mon potentiel. Ma fixette pour ce sport étant très marquée, ils souhaitaient certainement m'éviter un désenchantement futur par la démonstration de mes capacités.Finalement, j'ai été accueillie à bras ouverts dans ce club et j'ai très rapidement été soumise à un entraînement intensif. Avec des horaires aménagés en classe de primaire puis un sport étude dès la 6ième, il arrive un moment où le rythme de vie entre école et sport est tel qu'on ne se cherche même plus à savoir si cette vie est satisfaisante.Mon corps a été soumis à rude épreuve pendant une dizaine d'année avec de multiples tendinites, entorses, hématomes. Malgré les blessures les séances d'entraînements étaient maintenues, avec certes des aménagements mais...Je me souviens que jambe droite plâtrée j'exécutais des exercices musculaires et techniques très spécifiques.Vers l'âge de 15 ans, mon entraîneur nous a lâchées, non sans déchirement pour lui comme pour l'équipe dont je faisais partie. Ses négociations avec les dirigeants n'aboutissaient pas, il a donc mis à exécution son changement de club pour aller exercer dans une autre ville.Le nouvel entraîneur ne me convenait pas du tout. C'est dans ce contexte que j'ai tout arrêté. Passer de 23h de gym par semaine à 1h de tennis, changer de collège en cours d'année, quitter mes amies avec qui je partageais tout et me retrouver dans un "nouveau monde"...ce fut dur. J'ai donc rebondi après une année difficile et me suis inscrite dans un club d'aviron où, très rapidement, je suis repartie sur des entraînements intensifs (5 par semaine). Mon corps a de nouveau été très fortement sollicité mais les blessures et souffrances étaient beaucoup moins importantes. Cela a duré 3 ans.L'obtention du bac et mon souhait de travailler, à l'époque, dans l'aéronautique m'ont conduite à aller étudier sur Toulouse. Seule à moins de 18 ans dans une ville inconnue, à 600 km de "chez moi" fut une aventure ??. Plus possible de m'inscrire en club avec mes horaires de travail très particuliers (vive les jobs d'étudiants), je me suis mise à courir. La CAP j'en ai toujours fait. En gym comme à l'aviron, les footing étaient réguliers. Alors j'ai couru, tranquillement, seule et pour me faire plaisir. Étude, job d'étudiant et CAP. L'avantage de la CAP est qu'elle peut se pratiquer n'importe quand, n'importe où, il faut juste avoir envie. C'est parfait pour moi. À la fin de mes études j'ai eu la chance d'avoir mon premier enfant puis mon premier "vrai" travail, puis mon deuxième enfant, un deuxième travail et ...la vie est étonnante, un troisième travail (où j'ai décidé de rester cette fois ci) et mon troisième enfant. Entre chaque grossesse j'ai repris la CAP, sans forcer, tranquillement juste en footing. Pas de blessure, des petits footing sans intensité qui me font toujours autant plaisir. Les années s'écoulent, je n'ai plus mal nul part.Puis, comme tout le monde malheureusement, je traverse quelques moments de vie difficiles. Je décide alors, afin d'évacuer le stress (c'est comme ça qu'on dit) mais je pense surtout pour me confronter à moi même et me recentrer sur mes valeurs (quand je cours je pense beaucoup et me canalise sur mes idéaux), je décide donc alors réellement de m'adonner à la CAP avec un objectif de progression.Et là...Oh malheur, je ne cesse d'enchaîner les blessures. D'abord le genou très douloureux mais je ne consulte pas de suite. Non, j'attends qu'il se bloque complètement. Consultation...Verdict : chondropathie...Prescription : repos sportif, infiltration puis injections de gel dans l'articulation. Cela consiste à 3 injections à faire à une semaine d'intervalle. Heureusement le rhumatologue m'indique que je peux faire autant de séries d'injections que nécessaire. En août de cette année je viens de subir ma deuxième série d'injections.Le temps de guérir le genou c'est à mon dos de me faire faute : lumbago. Prescription : repos sportif, infiltration, ceinture lombaire puis rééducation.Enfin prête pour courir, je reprends doucement, tout doucement...mon chien (compagnon de course) me regarde tristement (si, si) tellement je n'avance pas. Et oui il est en laisse et condamner à suivre mon allure. Je suis à 7 minutes au kilo et complètement crevée. Mais ce que je n'ai pas dit, c'est que même à l'arrêt mon cœur s'emballe, je m'essouffle d'un rien. Parallèlement d'autres symptômes m'ont conduite à consulter, toujours un peu tard. Diagnostic : hyperthyroïdie bien marquée. Prescription : repos sportif car très mauvais pour le cœur de courir alors que mon organisme est déjà à 200 à l'heure au repos. Encore 3 mois perdus avant de pouvoir courir.Là c'est clair il ne peut plus rien m'arriver...non j'ai tout eu...Ben non ce n'est pas tout. Je me suis inscrite au permis moto entre temps. Une chute stupide m'a value une belle entorse de la cheville.Au final j'ai repris réellement la CAP en avril 2013 avec l'objectif de faire des courses et améliorer mes chrono. Après 7 mois de pur plaisir me voilà aujourd'hui avec une apponévrosite plantaire et une périostite ou fracture de fatigue...ce n'est pas pareil mais le diagnostic est en cours au niveau du tibia. Mes conclusions sont les suivantes : 1- Je me demande si je n'accuse pas le coup d'un surentraînement passé,2- Je tarde trop à consulter et pour le coup la guérison est plus lente,3- J'ai certainement été trop présomptueuse lors de ma reprise du mois d'avril.4- J'ai trop tardé à changer mes chaussures ce qui m'a valu mes 2 dernières blessures,5- Je n'ai pas de chance.Je ne peux rien faire contre le point 1.J'ai saisi le numéro de mon médecin dans mon portable.Je vais calmer mes ardeurs.J'ai 2 superbes nouvelles paires de chaussures qu'il me tarde d'étrenner. Et ne dit on pas que la roue tourne ... Ça c'est pour le point 5 !!Enfin je tâche de prendre tout cela avec le sourire car bien sûr il y a plus grave.Et puis peut être que c'est mon prénom qui veut ça ... Les malheurs de sophie !!Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :